Magnum Montrachet Grand Cru Marquis de Laguiche 2020
Maison Joseph Drouhin

Incontournable dans une cave de collectionneur ! Il y a des noms comme " Marquis de Laguiche " qui réveillent plein de souvenirs, de visites dans le vignoble, de grands dîners endiablés chez Taillevent, au Bristol, ou plus récemment au Royal Monceau. Quand j'entends ce nom, je vois la parcelle, ses murs, ce portail griffé Marquis de Laguiche qui domine une grosse partie au nord du Montrachet (côté Puligny donc), et me rappelle de ce rouleau compresseur gustatif qu'on ne peut hélas pas déguster très souvent. Cette merveille pour les sens est un des portes drapeaux de la Maison Joseph Drouhin qui, avec son fameux Clos des Mouches blanc, perpétue un savoir-faire assez fabuleux autour de ces deux vins, avec une constance qui force l'admiration. Depuis 8 ans chez Chais d'œuvre, nous n'avions pas pu acheter ces flacons qui, la plupart du temps, finissent sur les tables étoilées, ou à l'autre bout du monde. Je n'avais jusqu'ici jamais osé "demander", connaissant de mes années de sommelier toute la difficulté pour en avoir 3 par 3, quelques millésimes. Pourtant, c'est un de mes Montrachet favoris... C'est un peu snob comme phrase car quand on évoque le Montrachet, en théorie, tout est grandiose. Mais c'est vrai qu'en termes de style, en termes d'émotions perçues, je le place au même niveau que celui de Céline Fontaine ou de Ramonet. Juste au-dessus, il y a ceux de Dominique Lafon et celui de la DRC, délicieux certes, mais inaccessibles hélas. Des 2020, nous soulignerons l’équilibre très bon entre rendement, sucre et acidité, ce qui derrière le très beau 2019, offre un Montrachet de haut vol. Si il est moins concentré que son aîné, on soulignera l’excellente lecture minérale du cru, qui au cœur d’une chair ample rayonne particulièrement. Sa longueur rappelle clairement dans quelle catégorie on joue, celle des crus et terroirs de légende !

La folie des grandeurs, vous l'avez observé en Bourgogne, a atteint tous les domaines. Petits, grands, stars, ont accroché le train pendant une décennie où tout a doublé, voire triplé, au gré d'un foncier viticole et de prix du négoce qui ont explosé. On parle, accrochez-vous, de plusieurs dizaines de millions d'euros pour un hectare dans les Grands Crus et il n'y a plus de limite quand on parle du Musigny ou du Montrachet (certains comme ceux du Domaine Leflaive s’échangent à 10 000€). Alors forcément, un Montrachet coûte un bras et cela n'effraie personne, surtout pas les marchés asiatiques ou américains. Avec un dollar fort, les Montrachet coûtent 20% de moins aux consommateurs locaux qui payent n’importe quel prix pour ce genre de merveille. Mais 9 bouteilles sont dans la cave de Chais d'œuvre, et celles-là, elles sont pour vous, pas pour eux !