Magnum Rosso di Montalcino 2021
Poggio di Sotto

« Quelle finesse, quelle émotion ! Assurément, 2020 dépasse 2019 dans la finesse des traits et dans la succulence de son fruit, qui enrobe la matière ! La persistance est folle ! Quant aux 2021, ils entreront dans l’histoire des plus grands millésimes de Montalcino ! À l’instar des grands vins du Piémont, la Toscane enregistre ici une superbe année ! »

Chers membres passionnés,

Écrire ces quelques lignes, c’est faire défiler les émotions et repenser aux superbes Brunello de Poggio di Sotto que j’ai pu redéguster la semaine dernière ! Depuis mes années au Royal Monceau, je suis ce domaine iconique de Toscane avec bonheur et m’émerveille de la qualité du matériel végétal de ce domaine qui, associé à un style infusé, provoque des émotions rares autour de ce cépage en Toscane.
Pour s’en convaincre, il suffit de goûter le simple Rosso du domaine, qui n’a rien à envier aux Brunello, si ce n’est le temps d’élevage. J’ai adoré la composition du 2019, qui entrera, c’est certain, sur le podium des plus belles réussites du domaine pour cette cuvée. Mais 2020, à mon sens, va plus loin dans la souplesse de sa matière et dans l’allonge gustative.

Dans le verre, c’est un rubis flamboyant qui vous attend, tout comme le bouquet, qui vous promène au cœur du maquis, avec une poudre de fleurs, des baies acidulées percutantes, un soupçon d’origan et une petite pointe fumée typique des sangiovese jeunes. En bouche, j’ai été stupéfait par l’enveloppe charnelle autour des tanins, qui inhibe toute sensation de dureté. Ainsi, la longueur de bouche impressionne : elle étire les messages aromatiques du bouquet dans une évanescence enchanteresse…
Bref, ce Rosso de Poggio di Sotto enfonce le clou et prouve que les équipes de Claudio Tipa n’ont rien changé à l’œuvre de Piero Palmucci, créateur du domaine.

Derrière, la déclinaison de Brunello (qui connaît un élevage plus long) est un enchantement pour les sens. On multiplie par trois l’intensité, la persistance, le caractère racé des vins. 2019 est une bombe nucléaire, un vin de collection ; le 2018 joue la carte d’un vin expansif, mais sans creux… C’est l’un des rares 2018 qui me touche sur l’appellation !

Alors c’est un fait : le domaine est « haut de gamme » pour ses Rosso et Brunello, mais tellement au-dessus du reste ! Pour ma part, quand j’achète des vins de cette trempe, je me fixe un prix max et j’essaie de m’y tenir.

Dans le Rosso, on en a clairement pour son argent, car ce degré de raffinement et cette griffe autour du sangiovese en Toscane sont assez rares dans la région. J’ajouterai qu’il peut vieillir admirablement sur 15 ans avec panache : j’ai encore ouvert récemment des 2008 à la maison, qui basculaient sur l’automne, la truffe, les fleurs séchées…

On s’est régalés, nul doute que les derniers millésimes suivront la même trajectoire ! Quant au Brunello, c’est une case à cocher dans une vie de passionné, tout comme le Riserva, qui touche au plus profond de l’âme !