le Puy
Les archives de la famille Amoreau attestent que leurs ancêtres occupent le Château le Puy, situé dans la commune de Saint-Cibard, depuis 1610. La vigne y est déjà présente, mais c'est de la culture du blé rouge que la famille tire l’essentiel des ses ressources. La présence d’un forgeron, d’un tisserand ou encore d’un tonnelier témoignent de l’importance accordée aux activités subsidiaires de la famille. Mais progressivement, la viticulture prend le pas sur les autres activités du domaine. La cuvée " Emilien " est la première à faire son apparition, elle fait écho à Emilien Amoreau, le plus ancien viticulteur connu de la famille ayant vécu au XVIIème siècle. La seconde cuvée créée se nomme " Barthélemy ", faisant référence au descendant Barthélemy Amoreau qui, en 1868, s’interroge sur la possibilité de réaliser du vin sans soufre. Pendant la première moitié du XXème siècle, l'essentiel des vins du Château le Puy sont vendus à des courtiers. Quelques cuvées sont néanmoins conservées pour la famille et leurs proches. La viticulture prend un tournant en 1964, lorsque Pierre-Robert Amoreau devient adhérant-fondateur de l’association Nature & Progrès, qui a pour vocation de promouvoir et de développer l’agriculture biologique. Il se revendique alors comme l’un des premiers domaines bordelais à produire du " vin bio " en respectant le cahier des charges de Nature & Progrès dès l'origine, en bannissant tout intrant chimique sur leurs terres. Son fils Jean-Pierre poursuit ce travail des vignes en bio dans les années 1990 mais subit de nombreuses critiques, exacerbées par le contexte de la mode des " vins parkérisés " (la mode des vins de Bordeaux boisés qu'aime à l'époque l'influent critique américain Robert Parker). Le Puy persévère pourtant dans sa démarche biologique. En 2016, Jean-Pierre Amoreau et son fils Pascal prônent la permaculture et réduisent le travail des sols pour fortifier la couverture végétale. Menée par de fervents défenseurs de la biodynamie, la production est souvent saluée par les amateurs de vin naturel. Les flacons se montrent précis, profonds et démontrent une grande capacité de garde, de la classique cuvée Emilien à la cuvée Barthélemy, sélection parcellaire. Il faut souligner que le style infusé peut dérouter les amateurs de vins de Bordeaux classiques. 2017 a marqué un tournant puisque la production du domaine est désormais étiquettée Vin de France. Une décision qui vient renforcer la démarche entreprise par les propriétaires et le directeur, Harold Langlais, lesquels se sentent prisonniers d’un cahier des charges de l’AOC trop restrictif eu égard à leurs ambitions, notamment vis-à-vis de l’impact du changement climatique sur leur production. Le calcaire révélé par la biodynamie donne aux vins leur acidité naturelle, ils sont promis à des évolutions exceptionnelles, les grandes années peuvent se conserver plus de 50 ans, le château peut se targuer d'avoir une oenothèque de vieux millésimes remontant jusqu'à 1900.