Sauternes 2004
Château de Fargues

"Le 1996 est un vrai shoot de safran associé aux notes gourmandes d’une tatin d’abricot et d’orange. En bouche, le lift des agrumes confits sèche les sucres en sensation !!! Le 2004 va plus loin qu’Yquem en persistance sur le même millésime, c’est dingue !" Chers membres, n’attendez aucune objectivité de ma part en parlant de Fargues, c’est ma madeleine de Proust ! Mes premières gorgées de ce nectar ont marqué mon palais pour l'éternité et ce grâce à mon père qui, lors des fêtes en famille, alternait entre un grand Fargues ou un Yquem… Alors, depuis mes premiers pas de sommelier, je sers avec passion ces vins qui, rappelons-le, sont les plus durs et les plus coûteux à produire… Chez Chais d’œuvre, je garde un souvenir éternel de cette soirée faite pour 100 membres aux crayères des Montquartiers, où Philippe de Lur Saluces était venu raconter l’histoire fascinante de son domaine ! Quel moment, quels souvenirs impérissables ! Aujourd’hui, nous mettons l’accent sur deux millésimes qui racontent un peu toute la magie de ces vins lorsqu’ils atteignent une parfaite maturité ! 1996 d’abord, qui a parfaitement digéré sa douceur et qui livre une partition complexe sur un caramel d’orange, avec un souffle de safran. Je me rappelle l’avoir servi lors de mes années chez Taillevent autour d’une verticale de Fargues, j’avais opté à l’époque pour un homard aux sucs d’orange… Un accord dingue ! 15 ans plus tard, sa douceur s’est encore fondue, mais l’âme et la persistance sont là, avec dans le millefeuille aromatique, un peu d’orange orientale. À mon sens, Fargues 1996, c'est la grandeur sans l'ennui, c'est l'immense Sauternes qui ne laisse personne indifférent, même ceux qui disent ne pas aimer les liquoreux… Toutes les personnes qui sont venues à l’Afterwork mercredi dernier l’ont goûté, elles témoigneront ! Quant au 2004, je l’ai redégusté quelques minutes avant d’écrire ces lignes, c’est juste dingue… Sa persistance et sa complexité vont plus loin que celles d’Yquem sur le même millésime… J’ai servi les deux vins à deux soirées Live qui se sont succédé et me suis livré à l’exercice de la comparaison. Je vous le dis et signe en dessous : côte à côte, Yquem trouve un compétiteur solide… qui vaut 5 fois moins cher… !

"Les grands liquoreux ne se vendent pas" nous disent les sommeliers de palaces ou de restaurants… Ah bon ? Nous, chez Chais d’œuvre, pas une des 705 soirées organisées depuis 2016, n’a pas accueilli de liquoreux de ce type… et à chaque fois, le public était conquis, charmé même par ces trésors qu’il faut savoir attendre. À 27 ans, Fargues 1996 est parfait, il digère sa douceur, la matière se pose, c’est une symphonie sensorielle que l’on croise peu ! 2004 enfonce le clou avec cet équilibre divin et cette persistance qui font lever les yeux au ciel ! Sincèrement, goûtez-y, vous verrez que la « patte » Lur Saluces, qui a fait la grandeur d’Yquem, hante le fond de verre ! Côté prix, 65 et 79 € pour un vin de légende livré avec 20 et 27 ans de sagesse ! Un rapport prix-émotion juste magique !