Meursault 1er Cru Perrières 2021
Domaine Michel Bouzereau et Fils

« Un millésime plein de peps et de fraîcheur qui donne beaucoup de contraste aux grands vins de Meursault ! Ceux de Jean-Baptiste Bouzereau sont superbes sur ce millésime ! » Chers Burgundy lovers, c’est un peu un rendez-vous entre vous et le domaine Bouzereau à chaque fin de mois de mars, car chaque année depuis 2012, nous vous proposons et commentons avec passion les vins de ce brillant vigneron. Chaque année, je me rends en janvier chez Jean-Baptiste pour papoter un peu et discuter surtout de l’architecture du millésime afin d’en saisir les courbes et les arguments. La bonne nouvelle cette année, c’est que son fils Paul (18 ans) a mis les pieds dans le bain de la viticulture et fait en ce moment même un stage chez Pierre-Yves Colin (un autre must de la région qui me met en transe à chaque flacon !). Une belle nouvelle qui annonce de belles choses pour la suite au domaine ! Pour revenir au millésime, c’est un flash back dans les années 90 ce 2021, avec des ph plus bas, des maturités moins denses que sur le trio 2018, 2019, 2020. En général, le millésime est assez tendu mais pas maigre, au contraire. J’ai été assez bluffé de voir la concentration de certains vins sur ce millésime. Chez Jean-Baptiste, j’ai parcouru la gamme avec bonheur en commençant par le Bourgogne blanc qui représente 3 ha au domaine avec en théorie 60% sur Meursault, le reste sur Puligny. Sauf qu’en 2021, 75% vient de Puligny, la vigne a été épargnée par le gel. Dans le verre, c’est un Bourgogne qui affiche la trame du village avec un relief sapide et une trame bien salivante qui pose sur les papilles quelques pointes salines. Peu de bois en sensation sur ce vin qui fera la fête à quelques préparations marines où à un chèvre bien choisi ! Un cran au-dessus, il y a ce fameux Clos du Moulin, 1 ha de bonheur récupéré par Jean-Baptiste il y a quelques millésimes. Là, c’est plus un baby Meursault qui vous attend, on y trouve un peu de gras sec, la patine des fûts Damy et un tourbillon d’agrumes et de châtaignes. Le Grand Charron (absent dans notre allocation) est un Meursault bien tendu, assez nerveux même. Si vous en croisez une bouteille, donnez-lui un peu de temps. Limozin affiche une forme admirable sur ce millésime car ses porte greffe 3309 ont permis un débourrement plus tardif et donc moins de gel... Jean-Baptiste y a produit 30hl/ha, sans écart de maturité. C’est encore une jeune vigne (2ème millésime) mais avec une super sélection qui, forcément, fait toute la différence. Comme dit Jean-Baptiste, mieux vaut des jeunes vignes au top que des vieilles héritées des années 70 (productives et peu qualitatives). J’ai adoré ce vin pour lequel il est impossible de soupçonner l'âge des jeunes vignes. Un très beau village qui vaut le coup ! Tessons est, comme chaque année, LA bombe de la cave en catégorie village, un peu comme chez Roulot d’ailleurs... Pur, complet, avec un super coffre et une résonance magnifique, il fait dresser les poils des bras... Ne le manquez pas ! En attaquant le coteau, c’est la cata... 18hl/ha sur tout le domaine sur ce millésime, avec aucun Meursault Blagny (tout est parti en fumée à cause du gel). Mais il y a quand même des pépites. Champs Gain sur Puligny est une vigne des bas des Champs Gain, près des Truffières. Beaucoup de minéralité et de pureté dans ce vin très marqué Puligny (citronné, crayeux, floral). C’est un Premier Cru tout en élégance. En revenant sur Meursault, les Charmes affiche une dimension hors normes, mais hélas, il n’y a que 3 fûts (900 cols)... Rappelons qu’on parle des Charmes dessus, donc plus minéral, avec des rappels sur certaines sensations de Perrières, mais sans perdre l’amplitude légendaire de ce grand terroir. Genevrières est le Premier Cru qui combine, comme chaque année, la force des éléments et un raffinement de texture envoûtant. J’y ai trouvé moins de sel que dans le Charmes, mais quelle quille, quel plaisir surtout. Perrières et Caillerets ferment le bal avec panache et jouent dans une autre catégorie à mon sens... On est plus Grand Cru qu’autre chose sur ces deux vins dont la minéralité vous transperce de haut en bas. Les puristes miseront sur Les Caillerets dont la trame sapide et ultra minérale donne des frissons. Même promesse dans Les Perrières mais avec un poil plus de gras sec autour. Enfin, ne négligez pas les rouges du domaine dont ce Beaune Vignes Franches qui claque la cerise acidulée et les fleurs dans le verre. Peu de tanins, beaucoup de parfums et une nouvelle démonstration du savoir-faire de Jean-Baptiste sur ce millésime. Très longtemps, il n’avait pas confiance en ses rouges mais quand on goûte à ce Beaune, on se dit qu’il a dû se passer un truc depuis...

Tout est dit dans le j’aime donc difficile de prolonger ces lignes sans tomber dans la redondance. Rappelons que Jean-Baptiste Bouzereau est au sommet de son art et que ses vins s’arrachent... Côté prix, c’est haut de gamme, mais pas dans le délire ambiant des autres stars du village qui affichent des Premier Crus à plus de 300€... Je les laisse à celles et ceux qui peuvent se les payer, moi je mise sur mes chouchous de la gamme, en pensant déjà aux moments de bonheur qu’ils vont me procurer !