Meursault 1er Cru Perrières 2019
David Moret

Un Perrières, c'est toujours grand, à condition de ne pas passer à côté ! Arnaud P membre de Chais d'oeuvre qui est venu avec moi chez David Moret cette année ne pourra pas me contredire. Il règne dans le cru des Perrières, une étincelle, une minéralité, une longueur et plein de secrets que tout le monde ne peut pas saisir en jeunesse, et à la fin de la dégustation, il me l'a avoué en mille : je préfère Les Narvaux aux Perrières. En jeunesse, c'est normal, tout le monde ne saisit pas au départ, tout ce qui forge l'identité de ce cru de légende, même quand on parle des plus célèbres : ceux de Roulot ou Coche-Dury par exemple. Mais les afficionados du cru, ceux qui ont un peu de bouteille le savent : un Perrières, c'est un Grand Cru déguisé, un des rares vins qui peut rivaliser avec les Grands Crus de Puligny-Montrachet et toujours un grand vin d'émotion quand on les attend un peu. Le 2019 de David Moret, m'a encore une fois transpercé, j'ai adoré l'idée que la " patte " de David, qui nous habitue a des vins amples et tactiles, disparaisse derrière le cru. La minéralité est grandiose, le boisé à peine plus marqué que dans les autres vins. L'allonge gustative, autour de ces touches pierreuses concentrées, montre bien le pédigré du cru. C'est immense, grand, forcément trop jeune pour boire maintenant, mais une superbe bombe à retardement ! Si vous avez une bonne cave, foncez, sinon, passez votre chemin !

De l'ampleur, on va vers la minéralité. De la richesse, on va vers l'épure. Nous pourrions essayer de nous lancer dans une thèse sur le sujet, mais chez Chais d'oeuvre, nous observons que nos membres se forgent un ADN œnologique qui suit ces préceptes, au gré de leurs dégustations. Certains témoignent en nous disant " préférer les vins plus tendus, plus racés, plus minéraux aujourd'hui que dans le passé, ainsi que des rouges plus fins que les monstres de concentration qu'ils aimaient avant ". C'est normal, c'est une évolution logique, chez un amateur qui achète, déguste et compare. Si vous êtes déjà un esthète du goût, un amateur éclairé et en quête de pureté, ce Perrières est peut être la quille qu'il vous faut. Car dans ce vin, c'est le terroir avant le style, la pierre, avant la texture crémeuse d'un Meursault. Si par contre, vous êtes encore en mode " confort " et cocooning en matière de blancs bourguignons, alors préférez chez David Moret un Narvaux ou un Charmes. Le vin reste une histoire de goût, et surtout un long parcours de découverte. J'ose espérer que ce terroir de légende, vous fera vibrer un jour !