Meursault 2017
Maison Philippe Pacalet

"Au domaine on travaille à l'ancienne, l'homme est au cœur de chaque process, on prend notre temps, on ne facilite rien... Les grands vins naissent de l'attention qu'on leur porte et surtout du temps qu'on leur consacre... Pour mon Meursault, je presse fort avec un Vaslin comme chez Jean-François Coche Dury, les pressurages sont très longs, 6-7 heures pour aller chercher tous les composants phénoliques. Je ne garde que la crème de la crème." Ces mots, ce sont ceux de Philippe Pacalet, un vinificateur de génie qui a travaillé de 1991 à 2001 chez Prieuré Roch (cogérant du domaine de la Romanée Conti) avant de se lancer seul dans une production haute couture de grandes appellations bourguignonnes. Vendredi dernier, juste avant une somptueuse dégustation de Chevalier-Montrachet par Terrasse (unique au monde) chez Bouchard, je suis passé visiter ce domaine pour percer les mystères des vins gigantesques (et le mot est faible) qu’il produit. Son Meursault 2017, qui naît d'un assemblage de Limozin, grand Charron et Narvaux, est une pure merveille, peut-être un des meilleurs bus cette année. Le style extrêmement concentré me rappelle certains vins de chez Auvenay ou de chez Coche. Ici, le chardonnay n'est pas mou, rondouillard ou beurré. Il est mûr, très mûr même, mais contrasté par des amers minéraux juste incroyables. La fine réduction grillée du bouquet est à tomber... Une pure "folie" en dégustation !

Une Fortune !! Sincèrement, les prix chez Pacalet sont décoiffants, mais pas beaucoup plus que chez les meilleurs domaines de Meursault. Je serai prêt d'ailleurs, à mettre ce village dans une série de premier cru de chez Lafon, Roulot ou Auvenay, histoire de voir où se situe cette bouteille au milieu de bouteilles qui valent le triple ! En tous cas, si vous voulez comprendre ce qui fait le succès planétaire de Philippe Pacalet, alors goûtez ne serait-ce qu'une fois à son Meursault. A titre personnel, il m'a retourné, j'ai ADORÉ !!