Montello e Colli Asolani Il Rosso Dell'Abazia 2016
Domaine Serafini et Vidotto

Je veux bien qu’on ouvre un Figeac ou un grand Margaux très poudré à côté de cette cuvée… Et on goûte à l’aveugle ! Voilà ce que je me suis dis en dégustant en novembre dernier, en amont de son arrivée sur le marché, ce splendide 2016 de Francesco Serafini, un domaine que les membres adorent depuis une soirée faite avec le domaine, mais surtout, depuis qu’ils ont bu le fameux " Phigaia ", qui dans l’univers du vin, est peut-être la bouteille la plus redoutable que j’ai connu... Ceux qui découvrent vont devoir bûcher un peu, ouvrir le livre de Jancis Robinson à la page Vénétie, et lire les commentaires sur le potentiel de Montello Colli Asolani qui, près de Trévise, enfante des vins d'une classe affolante, aux équilibres dignes des plus grands vins de Bordeaux. Chez Francesco Serafini, l'œuvre est unique, surtout dans cette cuvée. Les Cabernets sont livrés dans une trame de velours, façon Margaux ou dans certains Saint-Émilion (genre Figeac). L'élevage est impeccable, à peine marqué, le fruit d'une jeunesse absolue est teinté de cassis, de zan et d'un bouquet de rose fanée. C'est à se damner. Longueur fabuleuse, grain génial, tanins microscopiques. Franchement, quand on goûte ça, et qu'on repense au prix, on se dit qu’il y a une patte fabuleuse chez ce domaine. Les 2016, millésime exceptionnel en Italie (surtout dans le nord) entreront au panthéon des plus grands vins jamais signés au domaine qui depuis leur sortie, se fait dépouiller ! A goûter de toute urgence, si ce n’est pas déjà fait !

Comme disait Hervé Bizeul, lors de notre live pendant le premier confinement, les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel… et ça, Francesco Serafini l'a compris. Son plus grand vin, né dans des tirages limités, se vend 40€ en 2016… Il tient 25 ans sans forcer et côtoie de très beaux vins de Bordeaux... J'avais pour la petite anecdote, des 2001 au Royal Monceau, que mes clients prenaient à l'aveugle, pour des Brane-Cantenac... vendus le double. Bref, vous comprendrez qu'il y a ici, un concentré d'excellence vénitienne et un challenger solide pour de grands vins de type bordelais. Il y a surtout, aucun risque de vous planter, car en 8 ans de Chais d'œuvre, aucun des  membres qui l’ont acheté, ne m'a dit " je n'aime pas... " C'était plutôt du genre : délicieux voire addictif. Goûtez et vous pourrez confirmer !