Muscadet Sèvre et Maine Cru Goulaine 2018
Famille Lieubeau

Une énorme gifle en dégustation, peut être une des plus belles découvertes de Loire depuis ce début d’année ! J’invite tous les fondus de vins, les curieux, ceux qui pensent aussi qu’aucun Muscadet n’est fait pour eux, à partir à la rencontre de ce domaine. Les vins, les prix, le potentiel de vieillissement sont énormissimes et soulignent l’immensité de certains crus de la région ! Attendez vous à un vrai choc ! » Voici certainement le j’aime j’achète qu’il me tardait d’écrire depuis quelques jours tant, en ce qui me concerne, la découverte de ce domaine a été marquante, enthousiasmante même. Mathieu et Théo qui ont défriché lors d’une belle dégustation à Paris le terrain m’avaient fait part de leur émotion et franchement, je les comprends ! C’est au cœur des terroirs de haut pedigree de la région, dans la partie ouest des plus beaux crus communaux que naissent les vins de la Famille Lieubeau (le plus petit cru communal soit dit en passant). Assis sur des granites et des gneiss qui forgent des bouches, qui ne sont pas sans rappeler la dimension charnelle et minérale de certains blancs du Rhône nord ou du Valais, cette propriété fait briller le melon de Bourgogne comme peu le font. Tout le monde a en tête la famille Luneau, le domaine de l’Ecu, et surtout, les vins sensationnels de Jérome Bretaudeau. J’ose penser que ce domaine est parti sur la même trajectoire, comme l'attestent les deux cuvées proposées aujourd’hui. Parmi les coups de cœur, premier focus sur Goulaine, une cuvée qui affiche une trame aérienne et fraîche. Elle porte le melon dans des instances d’agrume confit, avec un peu de menthol et une bouche renversante de texture. Ici, pas d’acidité mordante, une vraie concentration, de la longueur, c’est juste scotchant ! En montant dans les tours, la cuvée Château Thébaud se distingue par sa complexité et son allonge qui pourrait être celle d’un 1er cru si on s’autorise la comparaison avec d’autres régions. Ici, des touches de pierre à fusil, du fenouil, un fond de cédrat qui, en bouche, se conjuguent à une empreinte saline magnifique.
Sincèrement, depuis la cuvée « Granite Perrière » de Jérome Bretaudeau, je n’avais pas vibré autant depuis un paquet d’années autour des vins du Muscadet. Goûtez absolument à ces deux trésors, à moins de 20€, c’est les prix plaisir de dingue qu’on adore proposer. Of course, le tout est bio et fait dans les règles de l’art... Presque 36 mois sur lies qui forgent un univers incomparable !

Délicieux jeunes... Démentiels au bout de 10-15 ans ! Oubliez tout ce que vous avez comme apriori avec ces Muscadets délicieux, on ne parle pas du petit coup de blanc à dégommer sur le capot de la bagnole en face du port de Brest. Là, on parle aux vrais connaisseurs de grands blancs, à ceux qui, par exemple, achètent ou ont acheté les fabuleux Gringet de Belluard (et leurs fabuleuses courbes d’évolution), à ceux qui osent faire vieillir de grands Vermentino de Corse (Vaccelli par ex), à ceux qui s’amusent à ouvrir de vieux Vouvray secs de 12-15 ans... Bref, à tous ceux qui osent magnifier ces terroirs qui, en se minéralisant en bouteille, offrent des plaisirs insoupçonnés. Mais même sans les attendre, vous serez j’en suis sûre, scotchés comme moi par la dimension tactile de ces cuvées... Et surtout bluffés par les prix, juste angéliques !