Pays d'Hérault Le Pradel 2023
Domaine La Terrasse d'Elise

« Des cinsaults infusés qui prennent des airs de Chambolle, des mourvèdres au toucher caressant, suaves comme des édredons, des blancs savoureux et frais, dignes de certains grands Saint-Joseph... Quelle maîtrise, quelle régularité surtout ! »
Chers membres,
L’approche du mois de l’été chez Chais d’œuvre est toujours placée sous le signe de certains plaisirs et rythmée par l’arrivée de certaines cuvées très désirées...
Celles de Xavier Braujou à la Terrasse d’Elise font clairement partie de ces merveilles qui, par leur prix doux et leur finesse, créent systématiquement un raz-de-marée sur le site !
Si vous découvrez, nous parlons d’un auteur de génie des Terrasses du Larzac, qui sculpte avec doigté et précision certaines des cuvées les plus émouvantes que l’on puisse trouver.
À ce jour, le domaine compte 12 ha qui s’étirent d’Aniane à Saint-Jean-de-Fos, mais tout a commencé sur 40 ares de syrah à une époque où Xavier était bûcheron…
Très vite, il s’est lancé sur quelques parcelles voisines, en comprenant le potentiel des vieux cinsaults dans la région…

Pradel, son premier coup de crayon autour de ce cépage, fut une de mes plus grosses révélations autour de cette variété capable de produire du très grand, comme du très moyen…
Dans les vins, le maître mot est la finesse : jamais de sucrosité, jamais de tanins pénibles, des trames de velours...
C’est ça, la Terrasse d’Elise !

Voici 2023, énormissime (peut-être le plus beau dégusté des 10 derniers millésimes), avec une fraîcheur en cœur de bouche et des finesses sur toute la gamme, qui ont scotché toute l’équipe !

Commençons par Pradelou, cette cuvée de cinsault envoûtante dans ce millésime, qui prend enfin l’envergure qu’on attend des vins du domaine.
Tirée comme un arc, sur un fil cousu de mara des bois et de fleurs, cette bouteille digeste et parfumée introduit au savoir-faire du domaine autour des cinsaults !

Derrière, énorme claque cette année pour Pradel (qu’il m’est arrivé de bouder sur des années chaudes comme 2017).
Magnifique texture, socle minéral en prime des parfums évanescents des cinsaults… c’est du rêve !

Que dire des fameux Hauts de Carol’s, sur 2022 (toujours un an d’écart avec Pradel pour les mises sur le marché), qui joue la carte d’un Chambolle en texture !
L’altitude de la parcelle confère ici une classe et une résonance unique, on n’a même pas l’impression d’être en Languedoc !

Dans L’Enclos…, c’est hallucinant de voir comment le mourvèdre peut être discipliné et canalisé dans une trame aussi suave et voluptueuse.
2023 est sublime (pas d’autre mot), avec un éclat de fruit absolument renversant !
Vous y retrouverez des nuances de myrtille, de mûre et d'olive noire, que quelques épices relèvent joyeusement…

Énorme coup de cœur également cette année pour Pigeonnier (que nous avons dégusté en premier dans la gamme), qui ferait aimer le carignan à tous ceux qui pensent ne pas aimer ce cépage.
Drapé de soie, sans la moindre dureté, ni réduction liée à la jeunesse, sans sucrosité, ce cépage prend ici des airs de grand vin.
Goûtez-y si vous avez des a priori !

Enfin, vous ne résisterez pas au blanc deux secondes, si vous aimez les teintes de pêche de vigne, de miel, avec une fine patine de fûts.
Car Siclène, qui met en scène un cocktail roussanne, marsanne avec une pointe de chardonnay, est une superbe composition qui emprunte au Rhône nord ses équilibres et son style.
Là encore, c’est bluffant de fraîcheur : on a presque l’impression que chez Xavier Braujou, le climat languedocien n’est pas le même qu’ailleurs !

Les membres qui nous suivent depuis plusieurs années le savent parfaitement...
Les rouges de Xavier Braujou sont assurément parmi les plus fins et les plus vibrants de ce secteur du Languedoc, et toute la gamme est exceptionnelle.
Si vous avez déjà coché les cases « indispensables » de ce domaine (Pradel, Enclos, Hauts de Carol’s) et que vous êtes du genre curieux, alors mettez ne serait-ce qu'une seule bouteille de cette cuvée pour mesurer le niveau unique du Pigeonnier…
En blanc, même combat : on tord le cou aux a priori sur les blancs du sud… !