Pomerol 2011
Domaine l'Evangile

« Un Pauillac parfait : des essences complexes de graphite, de poudre de cassis, de suie de cheminée, de bois précieux, avec en filigrane un réveil automnal truffé ! En bouche, c’est la grâce absolue, une trame persistante et sans tanin qui fait lever les yeux au ciel ». Chers membres passionnés, voici certainement un flacon à cocher dans une vie d’amateur… ou devrais-je dire, une case à cocher si vous voulez saisir ce qu’incarne le terroir de Pauillac. Je vous le disais lors des primeurs 2023, il règne dans les vins de Pontet-Canet un esprit, une griffe, des sensations que peu de domaines proposent à Bordeaux ! Est-ce lié au souffle de la biodynamie en place depuis le début des années 2000 ? Ou le travail et la vision de la famille autour des élevages (cuve béton, amphore et pièces assemblées) ? Sûrement un peu des deux ! J’aimerais, aujourd’hui, souligner la perfection sensorielle que propose les 2011 à ce stade : des cabernets mûrs, sans pyrazine (goût de poivrons typiques de ce cépage lorsqu'il est en sous-maturité), avec ces fabuleuses notes d'essence de bois précieux, de mine de crayon, d'épices chaudes. Un vin dont la sève et le rapport au sol est digne des plus grands de l'appellation, comme Latour par exemple, dont le corps et la perfection de courbe dessinent la légende. Très sincèrement, boire ce flacon en 2024 est un choc sensoriel, goûtez et vous comprendrez de quoi on parle ! Autre plaisir proposé en parallèle : L’Evangile 2011, Pomerol discipliné, complexe, aux essences de truffe noire, de terre humide, de boite à cigare… J’ai adoré ce millésime qui donne tout et tout de suite ! Avec ces deux trésors du millésime, les soirées au coin de la cheminée s’annoncent magiques !

Pourquoi des 2011, et pas des 2010 ou un 2005 ou un 2015 ? Eh bien tout simplement parce que je ne suis pas Robert Parker et que j'ai l'intime conviction que ce millésime est l'équation parfaite entre profondeur, complexité, qualité de tanins, ouverture aromatique, et... PRIX. Car c'est bien connu dans les millésimes compacts ou solaires comme 2010, 2015, 2016, les vins sont géniaux mais intordables pendant 20 ans... Moi, je préfère les millésimes en demi-corps, comme 2011, car les bouches sont plus suaves, et les plaisirs décuplés. J’ai encore pu le vérifier cette semaine, où j'ai servi ce Pontet-Canet 2011 en Impériale de 6 litres à 120 personnes... Eh bien elles ont tout bu et elles ont toute adoré. Alors je vous le dis et signe en dessous : si vous aimez les grands vins, et que vous êtes un "buveur" et jouisseur, au lieu d'être un collectionneur, alors c'est ce Pauillac qu'il faut goûter absolument. Et by the way, les prix sont "encore décents" sur ce millésime. Un 2010 vaut 4 fois plus cher, je les laisse aux spéculateurs !