Pommard 1er Cru Les Rugiens 2021
Domaine de Courcel

« Des 2021 cousins des 2017, qui vont se livrer avec bonheur… Les 2020 ne sont pas encore sortis du domaine, ils ne sont « pas prêts » dixit Yves Confuron ! » Chers membres passionnés, c’est bien d’un domaine de légende que nous parlons aujourd’hui, d’un domaine que nous avions repéré bien avant qu’il ne soit 3 étoiles RVF, où Michel Bettane compare les immenses Pommard du domaine aux Grands Crus de Côte de Nuits… et nous retrouvons avec bonheur ce style imprimé par Yves Confuron qui magnifie les vins au domaine de Courcel depuis tant d’années avec cette patte, cette vision bien à part. Quand je dis bien à part, c’est qu'on ne fait pas de concession au domaine. Une viticulture d’élite, des petits rendements, des vendanges assez tardives pour aller chercher l'aoûtement des rafles, des vinifications 100 % en grappes entières... Et au final, des signatures sensorielles qui renversent les passionnés de grands Bourgogne. Mais voilà, il faut être un poil patient pour s’émerveiller, les passionnés qui suivent le domaine le savent. Il y a quelques semaines, je servais un Epenots 1999 du domaine lors d’une masterclass, c’était derrière un Bonnes Mares qui s’est fait enterrer par le Pommard… Tout le monde était scotché par la race, la profondeur, et la complexité de ce flacon. Alors forcément, on rêve presque d’être dans 5-10 ans pour redécouvrir ces 2021 qui rappellent, dans leur trame, les 2017. Vous retrouverez la gamme que l’on suit depuis 8 ans désormais : Epenots et Rugiens qui, à mon sens, sont « niveau » Grand Cru. Le premier est un des socles de la gamme, un must-have absolu. Je l’adore pour son côté gentleman, classe, qui ne parle pas trop fort pour écraser les autres, il entre dans une dégustation, c’est 007 en costume trois pièces, son charisme calme tout le monde ! Son spectre jeune laissera songeur ceux qui ont oublié que c’est à 5 ans que la magie opère… Mais une fois les chevaux lâchés, à vous les notes de bois de santal, de rose fanée, de pot-pourri, de terre humide, avec une pointe sanguine sur cette vendange. Des fragrances portées par un fruité acidulé sur 2021, qui souffle au cœur de ces messages. Côté tanins, c’est un diplomate, il sait se tenir !
Dans les Rugiens, on est plus profond certes, niveau Grand Cru assurément (il naît dans la partie haute du coteau), mais c’est comme certains Grands Crus de Côte de Nuits, il faut le mode d’emploi. De base, misez sur 10 ans pour ouvrir ce flacon (ça passe vite ;) ) aux notes de terre humide, avec le prisme ferrugineux, un peu sanguin du terroir. On applaudit toujours dans ce Rugiens la manière dont le fruit reste concentré en cœur de bouche et l’allonge admirable… Bref, c’est grand, mais attention à ne pas se tromper de flacon dans la cave, la sanction sera sévère si vous l’ouvrez trop jeune ! Pour répondre aux besoins des plus impatients d’entre vous, regardez plutôt le Pommard Fremiers qui ouvre la gamme des Premiers Crus. S’il n’a pas l’allonge des deux premiers, il raconte tout de même le style et rappelle que le mot « moyen » n’existe pas au domaine. J’ai ouvert des 2014 récemment, qui étaient beaux : nuances infusées d’écorces d’agrumes, de poudre de cassis, de fleurs séchées. Pourtant, l’année n’était pas facile, tout comme les 2011 qui, chez ce domaine, sont beaux. À mon sens, on devrait avoir de belles surprises sur ces 2021 dans 4-5 ans ! Dans le verre, c’est un vin plus clair en robe, mais aussi en parfums qui plonge dans une poêlée de fraises au chaudron, avec quelques pétales de fleurs séchées. Sa bouche est déjà pleine et solide !

Bon, pour certains, j’enfonce une porte ouverte en évoquant l’excellence proposée par ce domaine… Chaque Burgundy lover sait que Yves Confuron et Gilles de Courcel forment un duo admirable. Pour les autres, il faut les boire pour le croire !
Nous proposons aujourd’hui en parallèle des 2021, une petite verticale d’Epenots, et même un magnum de Rugiens 1999 qui, si vous avez une grande chose à fêter, pourrait bien être LA quille de la soirée ! Mon conseil est de se projeter, un peu comme sur des domaines qui travaillent dans ce style. En mettant en cave des 2021, vous ne ferez pas un mauvais achat, bien au contraire. Lisez la presse spécialisée, et soyez attentifs aux louanges faites autour des vins dégustés au domaine, vous verrez que c’est du très très solide ! Côté prix, la fièvre bourguignonne de 2022 semble se calmer un peu, heureusement. Le domaine a, ceci dit, toujours été raisonnable dans la revalorisation de ses vins, rappelons qu’ils ne font que 25 000 cols sur 10 ha, ce qui souligne les choix drastiques de qualité qui sont faits et l’âge moyen des vignes du domaine ! Rappelons surtout que c’est une des plus belles adresses de Pommard !