Pouilly-Fuissé Les Birbettes 2018
Château des Rontets

Les 2015 étaient grandissimes... mais les 2018.... Sincèrement, cette cuvée exceptionnelle des Birbettes du Château des Rontets que nous vous présentions il y a deux ans avec des trémolos dans la voix, est assurément le prisme d’un des plus grands terroirs du Mâconnais et un de mes 5 plus grands vins bu sur Pouilly Fuissé récemment. Ce trésor qui naît de très vieux chardonnays (quasi centenaires) menés en bio depuis 2005, est un des plus haut en altitude de la région, et sied parfaitement aux derniers millésimes assez solaires qu’a connu la région. Les auteurs de ce domaine se nomment Claire et Fabio Montrasi, des personnes adorables (ils sont tellement gentils, je vous invite à les visiter) qui cultivent une approche assez nature de la vinification, tout en gardant dans leurs cuvées, une précision admirable. Sur 2018, année chaude et productive dans toute la région, les équilibres ont été sauvés par l’altitude, et par une vendange suffisamment précoce au domaine. J’ai pu redéguster les Birbettes dans ce millésime il y a 3 semaines lors d’une dégustation à la maison de l’Argentine, et franchement, je me suis pris la foudre : son coffre est celui d’un premier cru de Côte-de-Beaune, sa puissance, sa minéralité et son allonge laissent sans voix. Aromatiquement, on surfe sur une pointe de sésame torréfié, des notes de craie et d’agrumes, avec une fine patine boisée des fûts de 400 litres. L’ensemble, complètement libéré par un taux de SO2 très bas, défile à toute vitesse avec une intensité rare. Un tsunami de plaisir qui prouve, encore une fois, que les terroirs du Mâconnais ont eux aussi leur légitimité au pays des très grands blancs !

Franchement, on a bu de belles choses cette année dans le Mâconnais. Nos visites chez Guffens, Olivier Merlin, Ferret, Barraud, Saumaize nous confortent dans l’idée que cette région affine ses traits, et signe des flacons de plus en plus excitants à des prix encore abordables. Sur Pouilly, je vous le dis sans exagération, ce Birbettes est un de mes 5 plus gros coups de cœur de l’année, je me suis pris « un tampon » comme dirait Mathieu, qui risque de vous choquer aussi si vous cliquez. J’ajouterai une petite anecdote sur le nom : « Les dames des tables d'hôte ont adopté trois mots pour peindre la vieillesse: à cinquante-cinq ans, c'est un birbon ; à soixante ans, c'est un birbe ; passé ce délai fatal, c'est une birbette." (Léo Lespès, 1815-1875). Les birbettes, ce sont donc ces vieilles dames (les vignes) qui fêtent leur 101 ans cette année !