Pouilly-Fuissé 2022
Domaine J.-A. Ferret

« Un millésime d’anthologie qui résonnera dans la tête des passionnés du domaine, comme un dernier hommage au talent inouï d’Audrey Braccini et de ses équipes ! Ne manquez surtout pas les Tête de Cru ou Hors-Classe du domaine, qui tutoient les plus beaux blancs de Côte d’Or ! » Chers membres passionnés, un an séparent ces lignes de ma visite au domaine Ferret, pour y déguster les 2022… J’ai encore en tête, les frissons perçus autour de cette gamme brillante de Pouilly Fuissé, mais surtout l’émotion de cette dernière visite au domaine sous l’aire d’Audrey Braccini qui a quitté le domaine en juillet 2023. Elle laisse derrière elle une œuvre magistrale, quinze millésimes remarquables et un projet qu’elle a porté à bout de bras : le classement des Premiers Crus de l’appellation ! Quelle merveilleuse histoire, quel aboutissement surtout pour cette femme lumineuse et inspirante qui a tant fait rayonner le Mâconnais ! Chez Chais d’œuvre, nous avons été fans dès les premiers instants, au point de souligner la patte, la vision et le caractère évident de ces flacons dans nos coffrets mensuels de 2013, c’était un Perrières 2010 ! Une quille stratosphérique aujourd’hui, qui a tenu comme beaucoup d'autres, ses promesses ! Alors forcément, c’est avec une certaine émotion que nous vous proposons ce dernier millésime vinifié par Audrey : 2022 ! Un millésime déjà culte, qui combine maturité, fraîcheur et l’éclat vibrant des terroirs crayeux de Fuissé ! Plongez dans le j’achète pour découvrir la gamme !

Bon, avant de plonger dans les 2022, quelques détails sur la passation au domaine… Rassurez-vous, Audrey était bien entourée et passe à Clément Eyzat, présent depuis 2018 au domaine, les rênes d’un équipage bien rodé ! Concernant la vendange 2022 à Fuissé, notez avant tout que pour le village, c’est une récolte « normale » et non une année de abondante, comme ce fut le cas dans beaucoup de secteurs. J’ai tout dégusté, y compris les cuvées hors parcellaires qui sur ce millésime, valent le détour, comme l’atteste le Pouilly Fuissé classique 2022, qui conjugue un profil élégant, une fraîcheur désaltérante et une construction de bouche qui a placé la barre assez haut. Franchement, vous ne serez pas déçus. J’ai souligné dans mes notes, les équilibres alcool de 2022, qui pour un été « si chaud », ne sont jamais montés trop haut ! Mais c’est bien dans les parcellaires que la magie opère avec le souffle d’un ouragan, à commencer par Clos Jeanne ( ex Le Clos), cette parcelle du cœur de Fuissé qui depuis 3 millésimes, prend une place significative dans la hiérarchie des Tête de Cru. Posée sur une minéralité déjà affirmée et coiffée d’une fine réduction sur la châtaigne, ce vin respire déjà le terroir et impressionne par sa présence. J’adore en profiter jeune, car elle fait moins de caprice que Perrières ou Ménétrières sur les 3-4 premières années ! Derrière, dans un style un peu plus ample et crémeux, il y a le fameux Clos des Prouges. Une autre Tête de Cru qui raconte un peu les argiles sur lesquelles elle se pose, offrant un vin plus Côte d’Orien. Le 2022 est superbe, sans trop de richesse et avec ce gras sec qui charme les papilles sur son passage. L’ambiance peau d’agrumes, pop corn, châtaigne grillées est à se damner ! Perrières est le diamant qui me touche le plus depuis le premier millésime (2007 pour moi), avec cette minéralité ciselée, cette trame transperçante qui déclenche le frisson sur son passage. Loin d’être le vin le plus structuré, place que les Ménétrières occupe naturellement, c’est un vin qui par son étincelle minérale fait lever les yeux aux ciels. Un Tête de Cru, qui pourrait prétendre au statut Hors-Classe pour moi ! En parlant des Hors-Classe, rappelons pour la petite anecdote que c’était la manière dont Madame Ferret, distinguait ses cuvées de l’offre du village. Une manière avant-gardiste d’évoquer le potentiel terroir supérieur de certains crus. Vous retrouverez donc le fameux Tournant de Pouilly, jus de roche calcaire qui prend des airs de grands Chassagne sur 2022. A l’aveugle, je le collerai dans le milieu du village, genre Maltroie ! Donnez lui 4 ans dans une bonne cave, et vous décollerez de plaisir ! Quant à Ménétrières, c’est le flacon ultime de la gamme, un Premier Cru de haut vol, le vin qui par son étoffe, son allonge, son cœur minéral vibrant et son homogénéité de l’attaque à la finale, survole toutes les conversations… On comprend pourquoi Monsieur Ferret disait à son épouse : « Ne vend jamais les Ménétrières »… Un petit mot sur les prix qui ont augmenté, pour finir ce commentaire. Le sujet est un peu raide pour les passionnés, mais voilà : 5-8 hl/ ha en 2021 et une récolte normale sur 2022… Le compte n’y est pas… Alors c’est sûr que pour ceux qui s’offraient des Perrières à 37€ en 2014, ça pique, mais jugeons surtout l’émotion du verre, qui dans ces flacons, n’est pas moins soutenue que sur certains crus réputés de Côte d’Or. J’aurai même tendance à les préférer, car au-delà du plaisir, ils créent la surprise, l’étonnement même… Mais c’est le Saône et Loirien qui parle !