Puligny-Montrachet 1er Cru La Garenne 2020
Domaine Etienne Sauzet

« Pas une quille en dehors du 6... C’est du grand art les 2020 chez Sauzet, du très grand art ! » Louise et Théo, qui m’ont accompagné il y a quelques semaines voir Benoît Riffault chez Etienne Sauzet pourront témoigner... La série de 2020 chez Sauzet est dingue, vraiment ! Tout a commencé à 09h30, avec un ou deux coups de pipette sur les 2021, histoire de voir ce qu’il en est... Sourire en coin, Benoit nous a dit : « J’espère que vous avez pris le petit dej, car c’est plutôt tendu comme millésime... » Un Perrière droit comme un i, un Combette à peine plus dense... Le Bâtard est grandiose mais à revoir dans un an, minimum ! La suite, on la connait par cœur, avec en prime d’une gamme qui se magnifie depuis 2014, un millésime 2020 du feu de Dieu ! La leçon commence avec le Bourgogne blanc qui nait dans les bas de Puligny, il est porté par une très fine patine d’élevage, son nez envoûte et promet autant qu’il ne déroule en bouche. C’est pas un monstre mais diable que c’est efficace ! Le Hautes Côtes est lui aussi une réponse à la question : « Peut-on faire grand sur ces territoires d’altitude en Bourgogne...? » Un nez chlorophyllien avec une pointe exotique, un très léger couvert de l'élevage là encore. Le domaine possède 4,8 ha sur ce secteur qu’ils ont acquis en même temps que Pierre-Yves Colin Morey. Les vignes commencent à vieillir, c’était bien mûr sur 2020... Une belle bouteille, abordable, qui porte déjà la patte maison ! Le Puligny village est vraiment une bombe cette année ! Plus corsé que d’habitude, il nous a scotché par sa profondeur, son relief d’agrumes confits, de craie, et de chataigne... Je ne l’avais pas gouté à ce niveau depuis longtemps ! Garennes le coiffe dans la persistance, c’est normal, c’est un premier cru ! Touches d’amande, de noisette, de chèvrefeuille, qui viennent dans une trame plus dense. C’est peut-être le cru qui se livrera le plus vite dans la série des premier crus ! Referts, mieux situé dans le coteau, rappelle que la hiérarchie de Puligny est toujours bien là. Plus complexe, plus long, il offre lui aussi, malgré son évidente jeunesse, une complexité magnifique. Perrières servi juste derrière est le vin qui vous transperce de haut en bas : hyper minéral, sapide, ciselé, il transpire le cailloux ! Un poil plus étoffé en attaque de bouche, il incarne le mot « minéralité » à la perfection ! Grosse bouteille, dédiée aux esthètes ! Champ-Canet joue la carte d’une bouche plus dense avec un minéral plus chaud et de l’étoffe. Sa longueur est magistrale, limite supérieure au Combettes, pas tout à fait en place le jour de la dégustation ! Bienvenues, Bâtard et Montrachet sont ahurissants. Je les trouve plus élégants que les 2019 (très concentrés), avec un crescendo logique de matière et d’extrait secs... Mention spéciale au Montrachet qui a fait tomber Théo à la renverse ! Son équilibre est magistral, il fera date dans l’histoire du domaine !

On vous le précise désormais dans pas mal de J’aime j’achète depuis les 2014, la progression au domaine est fulgurante... On sent que Benoît gère de plus en plus les élevages, ils ont aussi baissé un peu les taux de SO2, les vins sont de plus en plus précis et savoureux... Franchement, on ne peut qu’applaudir la trajectoire de ce domaine devenu iconique sur Puligny. Ne manquez sous aucun prétexte les 2020 car sur 2021, c’est le désert dans la cave... La guerre des bouteilles ne fait que commencer ! Faites vite !