Bâtard-Montrachet Grand Cru 2022
Domaine Marc Morey & Fils

Une des adresses les plus discrètes de Chassagne, mais certainement une des plus régulières ! Le merveilleux Premier Cru En Virondot, perché en plein cœur des coteaux sud de Chassagne, est toujours une bombe… et un secret de sommelier bien gardé ! Le reste, entre Les Pucelles ou le Bâtard-Montrachet, est également très solide ! Alors, forcément, on applaudit !
Chers membres passionnés, si certains d'entre vous sont abonnés à notre coffret mensuel « En route vers les Étoiles », vous connaissez sûrement ce merveilleux domaine de Chassagne car nous l'avons déjà mis à l'honneur il y a quelques années. Connu pour sa discrétion mais présent dans le cœur de tous les sommeliers, il fait partie de ces pépites que les passionnés se soufflent secrètement à l'oreille ! En ce qui me concerne, j'ai découvert certaines des cuvées du domaine lorsque je travaillais au Georges V. Depuis, je n'ai raté quasiment aucun des millésimes, car non seulement les vins sont bons et racés, mais ils sont aussi restés dans les sphères abordables de l'appellation ! Voici le tout dernier millésime : 2022, un millésime franchement sublime dans les deux couleurs dans la région, qui, en blanc, me rappelle 2020, mais avec plus de définition dans la hiérarchie terroir ! Vous retrouverez dans la gamme le célèbre monopole Premier Cru En Virondot qui naît dans le haut des coteaux sud du village de Chassagne, au cœur d'un petit bois. Juste à côté, ce sont Les Caillerets, La Romanée, La Grande Montagne, tous ces vins qui puisent dans la roche mère des sensations minérales sensationnelles ! Sincèrement, si vous n'avez pas coché cette case, foncez les yeux bandés, c'est toujours un super flacon ! Et ce n’est pas moi qui le dis mais beaucoup de domaines très connus de la région ! Dans le reste de la gamme, l'aligoté fait partie de ces petits plaisirs que j'aime ouvrir sans réfléchir pour un verre le vendredi soir. Il se déploie sur les notes de fruits de vergers, la pomme acidulée, la poire, en affichant un peu de volume sur ce millésime. Un no-brainer, à ouvrir dès le printemps en mode apéro avec un petit chèvre de la région ! Dans le Bourgogne blanc, on monte vraiment dans les tours, c'est un baby Chassagne qui affiche déjà le style du domaine. La patine des fûts participe à sa complexité, on y retrouve les petites nuances fumées, de l'amande, de la peau d'agrumes. Sans bomber le torse, il sait se faire une place dans une soirée décontractée et même aller chercher quelques mets gastronomiques pour un accord réussi ! Le Saint-Aubin Premier Cru Charmois est plus ciselé, c'est un blanc plus profond et plus long, qui surfe sur un minéral moins brut que les vins de Chassagne. À 52 € pour un Premier Cru, c'est une affaire ! On attaque les choses très sérieuses en parlant des Morgeots, Premier Cru plus structurel de la série du domaine. C'est lui qui a le plus de gras sec, de générosité tactile, il est dynamité en bouche par la minéralité des Premiers Crus. L'ambiance un peu grillé-fumé de son bouquet donne le ton, puis il vous embarque vers des nuances de châtaigne, d'agrumes et de fleurs blanches. Jeune, il se livre assez facilement ! Dans Les Pucelles, c'est la magie de Puligny qui s'exprime, on recentre les messages sur un cœur de bouche fuselé, une allonge vibrante et cristalline. On gagne en persistance ce que l'on perd en largeur sur les crus de Chassagne ! Le Bâtard fait son grand retour cette année, je ne l'avais pas dégusté depuis des années. Fidèle à son terroir, c'est un rouleau compresseur qui multiplie par dix les sensations. Grande présence tactile, minéralité saline, persistance de rêve…

Bon, vous l'aurez compris à la lecture du j'aime : la pépite à goûter en priorité au domaine, c'est Virondot ! Mais ne négligez pas le reste qui, sincèrement, ne nous a jamais déçus chez Chais d'œuvre. J'ai servi des dizaines de bouteilles du domaine lors de soirées Live et peux vous dire qu'ils sont d'une redoutable efficacité. Côté prix, on n'est pas encore parti dans les délires constatés de la région, c'est une bonne nouvelle pour les Burgundy lovers du club, qui, comme moi, voient disparaître un peu plus chaque jour, le plaisir de goûter à des Premiers ou Grands Crus…