Puligny-Montrachet 1er Cru Clos de la Mouchère Monopole 2020
Domaine Henri Boillot

Des 2020 pour rêver, des 2021 pour pleurer... Bon, maintenant c’est sûre, on rentre dans le dur de la crise viticole annoncée en septembre dernier, les vins se raréfient, les cours de Bourgogne ont explosé, les fermages aussi... Les trésors si désirés, et si vibrants que nous adorons tous vont nous échapper... Chez Henri Boillot, où nous achetons depuis 2016 les yeux bandés ce magnifique Clos de la Mouchère, c’est la cata... Guillaume nous disait en décembre combien le gel a été sévère, à part dans ses Pucelles où il a pu « sauver » une partie de sa récolte avec une éolienne chauffante (l’avenir ?)... La seule bonne nouvelle dans la période qu’il traverse, c’est que les 2020 sont top, très équilibrés, peut être moins concentrés que les 2019, mais de très haut niveau. Si vous découvrez ce Clos de la Mouchère, nous parlons d’un écrin niché au cœur du 1er cru Perrières de l’appellation. Les aficionados du domaine savent que ce flacon fait partie des incontournables, et qu’il est à la famille Boillot, ce que les Combettes sont chez Sauzet, les Pucelles chez Leflaive, les Genevrières chez Lafon : un phare, une boussole, un incontournable de la gamme et de l’appellation toute entière, qui dans une série comparative de grands Puligny, est toujours salué comme une vraie réussite ! Sachez qu’au domaine, c’est le père, Henri, qui vinifie les blancs et ce depuis 1990. Guillaume, le fils, arrivé en 2005 est en charge des rouges. Précurseur de la vinification en fûts de 350 litres pour les blancs (début des années 90), Henri Boillot défend depuis de nombreux millésimes, l’idée que de tels terroirs doivent obligatoirement être au rendez vous dans le temps. Pour cela, il ne bâtonne pas, ne travaille quasiment pas les vins, gère les taux de SO2 assez bas en privilégiant des taux de C02 élevés. Dans le verre, le Clos de la Mouchère est toujours impressionnant : derrière un élevage de grande séduction, le vin transpire la craie du lieu qui le fait naître, ainsi que les fleurs blanches, l’agrume, la noisette fraîche. Jeune, c’est toujours un peu « tight », mais avec un peu de bouteille, c’est sublime !

Nous ne sommes pas les seuls à saluer l’excellence de ce flacon. Peu distribués en France, les vins sont pourtant encensés par des guides de renom, comme Jancis Robinson, Robert Parker et bien d’autres. Si vous aimez les grands vins de Puligny qui combinent puissance, relief et éclat, alors je ne peux que vous encourager à sauter sur une de ces 18 bouteilles de notre très maigre allocation. Car au-delà du mythe de l'appellation, de la rareté et du plaisir qu’il propose, il y a dans ce flacon un genre de "super premier cru" qui pourrait se vendre "bien plus cher". La différence avec certains Bienvenues-Bâtard qui valent le double est très mince et l’écart de prix pas forcément justifié !