Rosso di Montalcino 2020
Gianni Brunelli

Si le vin en Italie est de tradition séculaire, le Brunello di Montalcino en est alors une invention assez récente qui remonte à la fin du XIXème siècle. Il est le fruit d'un seul vigneron : Ferruccio Biondi-Santi. Autour de 1870, il a commencé à planter dans ses vignobles un clone du cépage Sangiovese, connu sous le nom de Brunello. Le jeune viticulteur avait remarqué qu’une variété de ce cépage, appelée Grosso pour le distinguer du plant originaire de la région du Chianti et qui produisait des grains plus petits, était plus résistante aux attaques du phylloxera qui ravageait alors les vignobles. Finalement, Biondi-Santi replanta complètement ses vignobles et fut très rapidement prêt à produire un vin très satisfaisant issu d’un cépage unique. Ferruccio Biondi-Santi fut tout autant novateur à la cave où il modifia la ligne des vins légers de l’époque par des vins nettement plus structurés, prônant des élevages de quatre ans en fût de chêne. Le premier grand millésime officiel fut le Brunello 1888, duquel cinq bouteilles existent toujours. Montalcino est la région la plus emblématique de Toscane. Elle a fait couler beaucoup d’encre en 2008 avec le " Brunellogate ", un scandale à l’italienne sur fond de contrefaçon des vins de l’appellation qui vit les moins coupables condamnés et certains autres passer à travers les mailles du filet (quand on s’appelle Frescobaldi, Antinori ou Argiano, la justice a tendance à être indulgente...). Elle s’étend sur 2 000 hectares et compte aujourd’hui 200 producteurs. L’extrême hétérogénéité des terroirs a conduit les viticulteurs à posséder plusieurs parcelles et les vins de Brunello sont dans l’ensemble des vins d’assemblage mais qui doivent tous, y compris le Rosso, être élaborés avec un seul cépage, le Sangiovese, appelé dans la région Brunello. Le Rosso di Montalcino s'étend sur la même aire d'appellation que le Brunello a la seule différence que les élevages sont beaucoup plus courts, un an minimum tout de même.