Saint-Aubin 1er Cru Derrière chez Edouard 2023
Domaine Hubert Lamy

« Un vigneron au sommet de son art, des vins dont la cote explose... »

Chers membres passionnés, c’est toujours avec une certaine émotion qu’en octobre nous présentons les vins d’Olivier Lamy. Ce vigneron hors pair, passionné et dévoué à l’excellence de ses terroirs, arrive au sommet de son œuvre. J’ai été le spectateur de son ascension vers les étoiles de la région et ce, depuis 15 ans... C’est impressionnant ! Pendant des années, nous avons suivi l’évolution de sa patte, ses travaux sur la haute densité qu’il partage avec son ami Jean-Marc Vincent, ses réflexions sur les hauteurs de palissage, ses multiples essais d’obturation (liège, diam, cire, etc..) et, surtout, le travail titanesque réalisé dans les vignes qui cristallise chez ses voisins et amis vigneron une certaine admiration. En cave, Olivier n’a jamais cédé au style « facile et avenant » de la Bourgogne, comprenez par ces mots que les jus sont taillés au laser et doués d’une pureté qui provoque l’émotion. Côté bois, on cherche la structure, mais on ne masque pas la fraîcheur, en travaillant sur une fine réduction avec des contenants un peu plus gros que les habituelles pièces de Bourgogne (228 litres).

À titre personnel, je trouve que le millésime qui a fait évoluer Olivier est 2017. Nous avions partagé ce ressenti à l’époque, avec des vins encore plus vibrants et plus posés. Je frémis en écrivant ces lignes, en repensant au Rémilly 2017 qui nous avait transpercé lors d’une dégustation ! Après les très glorieux 2022 du domaine, qui nous avaient renversé en dégustation, voici les 2023 : délicieux, moins compacts que leurs ainés, grâce à un rapport peau-jus favorable. On ajoute au style vibrant et intense des vins, une ouverture supplémentaire. Comme toujours au domaine, les vins conjuguent salinité, pureté, intensité minérale et étoffe, les nuances géologiques sont totalement préservées dans ce millésime qui perso, me rappelle 2020 en blanc. En rouge, c’est un millésime plus souple, qui sensoriellement, me rappelle 2017 ! Plongez dans le j’achète pour découvrir la gamme !

Bon, avant de passer aux détails des cuvées, j’aimerais mettre un terme aux débats sur les prix du domaine. Oui, les vins ont augmenté, mais à qui la faute ? Au vigneron qui plante à 20000 pieds/hectare et qui fait deux fois plus de boulot que les autres ? Ou à ceux qui spéculent sur ses cuvées ? Moi, je pense que pour apprécier les vins du domaine, il faut avoir avant tout un peu d’admiration pour le travail accompli et, surtout, un peu de respect pour ce domaine qui a montré le chemin de l’excellence à toute une génération. C’est donc du « handcrafted », de la haute couture et non pas, juste des blancs sympas à claquer sur le capot de la bagnole... On en boit avec délectation, admiration et respect...

Revenons à notre gamme, qui commence par les Frionnes, terroir plein Sud de la combe de Saint-Aubin, qui brille désormais dans la gamme des premiers crus. À l’époque (je parle des années 2000), c’était un cru timide, pas très ample. Il a tellement changé aujourd’hui. Les derniers Frionnes ouverts à l’Atelier, montrent bien plus que ceux du passé. Ce nouveau millésime aura la même dimension que les 2020 à mon sens, un vin qui marquera les esprits par sa sapidité, ses courbes fines, son allonge. Oubliez le petit Saint-Aubin du fond de la Combe, on est tellement loin de cela aujourd’hui... Il faudra lui offrir 3-4 ans, pour s’en régaler !

Le quatuor de Saint-Aubin (Rémilly, Derrière chez Edouard, Murger des Dents de chien et Le Clos de la Chatenière) est un ascenseur émotionnel rare. Tous valent des 1er crus de Puligny chez les voisins !

Rémilly est un de mes chouchous, pour son côté diamant, fin, très Puligny dans l’âme.

Derrière chez Edouard (dans la Combe, derrière la cave du domaine) est un blanc de texture, au relief finement grillé qui offre du gras sec et une superbe allonge. J’ai ouvert avec des clients en juin 2025, un magnum de 2020 au restaurant l’Edem à Chassagne, c’était à tomber !

Le Murger des Dents de Chien est une merveille, qui rappelle sa proximité du Montrachet. Plus dense, plus long, plus salin, c’est un Premier Cru de grande envergure.

Le Clos de la Chatenière est le vin de mon mariage (bu en jéro sur le millésime 1996), dois-je vous faire un dessin ? On a des vieilles vignes, un terroir de feu qui était comparé, pour l’anecdote, aux Bienvenues Bâtard au 19eme siècle.

Si vous vous attaquez derrière aux « Hautes Densité », c’est que vous faites partie des puristes prêts à tout pour saisir la moelle la plus intense du terroir. Derrière chez Edouard et Puligny sont facturés le prix d’un Grand Cru... Ça parait dingue mais tout le monde se les arrache. J’en ai eu une à l’aveugle (Puligny) récemment avec des potes sommeliers, on a dit Grand Cru pour ce vin totalement transperçant de minéralité et de sel... C’est de l’ordre du cosmique comme flacon, un peu comme quand on goûte un Astéroïde de Dagueneau ou un truc du genre.

Notons enfin la présence du grandissime Criots Batard, bouteille rare et unique, que je mets en niveau d’intensité, d’émotion et de relief, au rang d’un Montrachet de la DRC ou de chez Comte Lafon… haute densité, terroir de feu, patte stylistique unique… Un vin très très haut de gamme, mais à boire si on le peut, au moins une fois dans sa vie. J’ai bu un 2008 avec mon épouse, pour fêter notre anniversaire de mariage, c’est totalement ahurissant comme bouteille, chaque goutte est une explosion pour les papilles ! Celui qui aura ces vins en cave dans 15 ans, pensera très fort à nous à l’ouverture !

Côté rouges, Le clos des Hâtes tient son rang de très joli Santenay, avec ses codes un peu argileux et des instances florales. Notez que jamais les rouges du domaine n’ont été aussi définis, la progression autour des trames tanniques est enthousiasmante, et tous les derniers millésimes conjuguent la parfaite maturité des pinots aux nuances telluriques des sous sols.

Le Chassagne Goujonne pousse un peu plus en termes d’intensité, il affiche l’éclat et la finesse des rouges lumineux de l’appellation !