Saint-Aubin 2020
Domaine Pierre-Yves Colin-Morey

« Un millésime 2020 de haute précision, peut-être un poil moins concentré que les très grands 2019... Mais un millésime plus élancé au domaine ! » Chers Burgundy lovers, je vais encore me prendre des mails de plainte disant que le j’aime j’achète est trop long, je vais me faire censurer par Marine qui, sans le dire, coupe une partie de ces commentaires... Mais n’est-ce pas un peu la promesse de Chais d’œuvre, d’écrire des ressentis et de partager avec passion ceux des vins qui nous font vibrer ! Voici ceux du très grand Pierre-Yves Colin-Morey qui, depuis ses premiers coups de crayon au milieu des années 2000, a considérablement fait évoluer sa proposition. Le style de ses vins, très lumineux, tendus et accompagnés d’un élevage d’orfèvre en demi-muids de 350 litres, fait assurément partie des plus encensés aujourd’hui et surtout des plus vibrants. Si j’avoue avoir un petit faible supplémentaire pour les vins de Caroline, son épouse, qui opère sur le vignoble hérité de son papa à Chassagne et Santenay, je reste passionné par l’empreinte stylistique choisie par Pierre-Yves et me régale chaque année un peu plus ! J’aime dire qu’avec les Chassagne de Thierry Pillot (un peu dans cette veine), et les Meursault de Roulot, les vins de Pierre-Yves appartiennent au monde de l’art et sont portés par un raffinement vraiment à part niveau élevage ! Voici donc 10 références de notre allocation 2020, qui régaleront autant les amateurs du style que les collectionneurs de grands vins. Les plus malins qui voudront goûter au style se jetteront forcément sur les Hautes-Côtes que Pierre-Yves a lancé avec Benoît Riffault (Domaine Sauzet), ou sur l’Aligoté et le Saint-Aubin village « Hommage à Marguerite ». Leur prix attractif les rend accessibles, mais attention, il faut un peu de patience quand même : 2-3 ans de cave pour exprimer leur pleine dimension. Le Chassagne Vieilles Vignes vous fera passer dans une autre dimension avec, en prime de la patte, une griffe terroir plus affirmée. Que dire des Premiers Crus Chenevottes (mon favori car très élancé et raffiné) et Abbaye de Morgeot (plus puissant et épaulé), qui profitent de leur hiérarchie de Premier Cru pour étirer les persistances de bouche. Par pitié, soyez patients et disciplinés en ouvrant ces merveilles qui exigent 5-6 ans de garde tout de même ! Il n’y aura pas de Perrières cette année chez nous, hélas, mais ce n’est pas un drame... Nous avons par contre quelques Champs Gain, crus haut de coteau sur Puligny que nous présentons souvent dans nos soirées Vincent Dureuil ou François Carillon. C’est un Premier Cru en demi-puissance, jamais trop austère jeune, qui porte ici la griffe du domaine. Une poignée de Grands Crus feront totalement triper les addicts de la perfection : Bâtard surpuissant taillé au laser ou Corton version « poudre de craie » adossé à une fine réduction... Choisir entre les deux est une chose que je laisse aux autres... J’ai les deux dans ma cave perso et je peux vous dire que c’est du haut vol ! Bref, ne traînez pas, on parle d’un des auteurs les plus désirés du moment et vous comprendrez pourquoi très vite à la dégustation !

Si vous continuez de lire, c’est que vous avez déjà cliqué et mis une bouteille par ci et par là de côté... Bonne nouvelle ! J’ajouterai dans ces quelques lignes que le domaine est, comme beaucoup, victime d’une spéculation organisée autour de ses vins, nous en sommes spectateurs, navrés comme beaucoup de passionnés. Nous sommes donc contraints de limiter à une seule bouteille par référence les vins du domaine qui s'adressent, soyons clairs, aux véritables puristes de la Bourgogne. Côté prix, là encore, nous tentons de ne pas céder au marché, même si sur les Grands Crus, il n’y a plus vraiment de prix pour les vins de ce domaine ! Alors par pitié, voyez ces flacons comme des vins de passionnés et buvez-les à maturité ! Ils sont faits pour ça !