Saint-Jean blanc 2022
Domaine Prieuré Saint-Jean-de-Bébian

« Un énorme coup de foudre de toute l’équipe, et une rencontre qui nous a touchés ! C’est peut-être le plus gros coup de cœur de l’année dans le sud de la France ! »

Chers membres passionnés,

Il y a des rencontres, comme celle de Benoît Pontenier, qui dynamitent tout ce que j'aime dans mon métier de sommelier : l’émotion, la surprise, la vibration collective de toute une équipe… En sortant de l’atelier il y a 15 jours, après cette magnifique dégustation, on se regardait avec Paul, Florian, Arthur et Anna avant d’éclater de rire et de se dire : « Énorme claque, on tient l’un des plus grands coups de cœur de l’année, il faut absolument faire goûter cela au Lab ! ».

Alors pour ceux qui ne pourront pas être là le 5 décembre, remontons un peu le temps, afin de poser les bases de ce domaine : Bébian n’est pas un domaine comme les autres. Dans les années 90, sous l’impulsion lumineuse de Chantal Lecouty, la fondatrice de La Revue du vin de France, le domaine rayonnait déjà comme une icône du Sud. Presque un mythe, même : un Languedoc capable de rivaliser avec les grands noms du Rhône, façonné sur un terroir unique — basaltes volcaniques, galets roulés du Villafranchien, calcaires du Miocène, sur des terrasses anciennes. Un patchwork de sols qui, très vite, a intrigué les dégustateurs les plus pointus ! À cette époque, Bébian est un phare, car il s'inscrit avant les autres dans une quête de produire des grands vins. Cela passe naturellement par sélections massales venues des plus grands, avec notamment des greffons de grenaches de Rayas et des syrah de chez Chave... Leur vision : bâtir au Sud des vins capables d’émouvoir comme des crus de légende.
Puis les années ont passé. Le domaine a connu plusieurs vies, plusieurs mains, plusieurs ambitions. Certaines périodes plus calmes, d’autres plus silencieuses. Et puis, récemment, un souffle nouveau est arrivé au domaine, un regard moderne. Une exigence menée par Benoît Pontenier.

Très sincèrement, ma rencontre avec Benoît a été un moment de grâce. Un vigneron humble, doux, profondément habité par son aventure au domaine, qui aime décrire les vins qu’il adore, avant de faire déguster. Ses rouges nous ont scotchés par le style infusés, légers de couleur mais profonds, vibrants, floraux, presque bourguignons dans l’élan.
Des blancs taillés par de longs élevages — parfois 36 mois, offrent des complexité exceptionnelle, avec une autolyse sur lies qui crée un univers sensoriel hyper complexe, et qui étire les bouche. Des vins quasi « sans soufre », mais très précis. Franchement, je me suis fait cueillir, plongez dans le J’achète, pour les découvrir !

Les vins que nous vous proposons aujourd’hui sont l’incarnation parfaite du renouveau du domaine, et sont portés par de beaux millésimes. Ils illustrent toute la maîtrise du domaine dans ses deux couleurs, avec ce style délicat, vibrant et fin dans les rouges. Les blancs quant à eux, sont de vraies expériences à mon sens !

Commençons par Tartuguier 2022, un grand grenache élevé en finesse. Dans le verre, c’est un rubis à peine extrait, bercé de fruits assez purs, avec une infusion de pivoine, une pointe sudiste mais jamais de chagrin. On a beaucoup aimé en dégustant, mais encore plus quand on a découvert son positionnement tarifaire ! Goûtez-y !

Le grand vin du domaine en Coteau du Languedoc est un coup de foudre absolu. Les massales de grenaches de Rayas, couplées aux cinsault (qui viennent de Beaucastel) enfantent un vin d’une finesse exceptionnelle : une infusion de fruits rouges éclatants, de fraise, de poivre rose, avec du zeste d’orange, et des tanins d’une finesse remarquable. Le vin “signature”, immédiat et bluffant ! Le tout sans SO2, alors que c’est bien connu chez Chais d’œuvre, je suis pas un grand client des vins nature…

Dans les Moutons, place à la Mourvèdre et Syrah en vendange entière… Mais sans couleur… Robe claire, mais profondeur de bouche impressionnante. Notes exotiques, poivres rares, de violette, avec une tension admirable. On part en Rhône nord, si on mesure la fraîcheur et l’éclat !

En blanc, Saint-Jean Blanc 2022 est signé par un peu de roussanne et grenache gris, un vin élevé 24 en foudre de 30 hl. Un vin au bord du nature, mais précis, avec des essences de poire, de fruit à coque, un corps séveux (presque tannique) qui s’étire sur la peau d’agrume, les d’herbes sèches…

Viala est une pure Roussanne de haut vol, qui profite de ses longs élevages pour s’étirer. Ambiance là encore de fruits jaune, de fruits à coque, avec cette fine réduction des lies qui font passer la cavalerie avec beaucoup de salinité !

Enfin, énorme coup de cœur pour le grand blanc du domaine, qui joue entre l’ampleur de la roussanne, et les vermentinos. Vin magistral, élevé 36 mois, qui sur 2022, nous a littéralement transpercés. À la fois sapide, très long en persistance, et impressionnant d’énergie, ce vin nous a tout simplement scotchés ! À goûter absolument si vous cherchez un benchmark parmi les 5 plus grands blancs du sud de la France !