Saint-Joseph Terres d'Encre 2020
Domaine Georges Vernay

Une énorme gifle gustative, un bouquet de fleurs liquide...! Amis amateurs de Syrahs taillées dans du velours, voici certainement un des vins les plus fins, les plus envoûtants que Christine Vernay n'ait jamais signé, un flacon de folie que vous devez absolument déguster si vous voulez comprendre ce que finesse et précision signifient dans un grand Saint-Joseph ! Cette merveille, j’ai pu la déguster mardi dernier à Paris, lors d’une dégustation pro, organisée avec brio par l’agence du domaine : Vinhop, des gens géniaux qui ont réussi l’impossible en plein covid, réunir des sommeliers et domaines, en créant des mini créneaux individuels, avec masques et tout ce qui faut pour que la vie continue à peu près... Au programme de cette journée, de supers domaines : Clusel-Roch, Antoine Petitprez en Bourgogne (on vous en reparlera), les champagnes Dehours entre autres. Le clou du spectacle dans ce mini parcours sensoriel, fut incarné par le Domaine Georges Vernay, avec Christine et Emma (sa fille) qui depuis 2 ans et demi travaillent en duo avec une complicité assez folle ! Ce fut l’occasion de redéguster les blancs 2019, dont les Chaillées de l’Enfer (tout simplement le plus grand Condrieu du millésime) et surtout les rouges : comme ce Terres d’Encre 2019, qui contrairement à ce que son nom laisse penser, est un rouge à peine extrait, d’une finesse étourdissante ! Dans mon verre, ce bouquet de fleurs liquide s’est imposé comme une apothéose gustative, une vraie caresse pour les sens qui n’a fait que confirmer mes impressions du domaine sur le millésime : Christine est au sommet de son art, les blancs comme les rouges sont exceptionnels, et pour ces derniers, je dirai qu’ils trouvent dans ce grand millésime, leur plus parfaite expression. Au programme, attendez vous à un choc : violette, poivre sauvage, et noyau donnent le ton. L’ensemble se déploie dans une intensité de parfums, qui n’a d’égal que son élégance. Le vin glisse sur les papilles avec sensualité, harmonie, aucune résistance tannique ne vient chagriner ce tableau. Franchement, quand je suis sorti de ce moment, j’ai regardé le ciel bleu, le temps magnifique qui s’annonçait en me disant : une telle merveille dans un beau verre, avec cette météo, c’est la promesse d’un pied monumental

2019... On l’aura martelé dans tous les sens depuis avril l’année dernière lors du premier confinement : le millésime est dingue. Dingue pour les Chenins, dingue pour les Cabernets, les Pinots, dingue pour les Vermentinos de Corse, les rosés, les Bordeaux... Dingue quoi. Pour Christine Vernay, "c’est le millésime mûr qui laisse place aux sels minéraux, le millésime parfait quoi." A cette perfection, je dirai que les étoiles n’ont jamais été alignées au domaine : une vinificatrice au sommet de son art, un travail en famille avec sa fille Emma qui annonce un duo grandiose, une nature qui répond parfaitement à l’infini respect que lui porte le domaine. Un conseil, ne manquez pas cette bouteille, elle fait partie des grands rouges accessibles de la gamme, et elle n'a jamais été aussi grande qu’aujourd’hui !