Sancerre Les Herses 2019
Domaine Matthias Planchon

À suivre de près, très près même ! Amateurs de grands Sancerre de terroirs, notez bien le nom de Matthias Planchon dans vos carnets, car quelque chose me dit qu’il va se passer un truc chez ce micro domaine, un truc grandiose même ! Cette découverte, nous la devons à Philippe Noyé, allias " ma poule " pour les intimes. Une vraie légende du vin et un dénicheur comme on en trouve peu : en gros, Dagueneau c’est lui, le Clos Rougeard c’est lui, Pierre Gauthier, Maxime Graillot, les frères Danjou, Stéphane Moreau-Naudet, c’était lui, Thibaud Boudignon, Jérome Bretaudeau, Cécile Tremblay... et tant d’autres. Autant vous dire qu’il a du flair notre ami Philippe et qu’il se trompe rarement dans les poulains qu’il accompagne ! Depuis 20 ans, je vois Philippe une fois par semaine, et il ne vient jamais chez nous pour rien ! En passant nous voir en fin d’année (on adore, c’est l’attraction hebdomadaire des stagiaires), Philippe nous a servi à l’aveugle de très beaux vins. En mettant le nez sur les verres, mon cœur n’a fait qu’un tour : pureté, minéralité, précision, un beau socle calcaire, et sans trop chercher, le dessin d’un très beau Sauvignon de terroir sur Sancerre, banco ! Quelques secondes plus tard, nous découvrions l’histoire de Matthias, un jeune vigneron qui a fait ses armes aux côtés d’Alphonse Mellot (junior) et qui s’est lancé seul sur un micro domaine de 5 hectares ! Dans nos verres, les premiers millésimes nous ont bluffé : une densité de saveurs, un relief et une concentration que l’on trouve chez les très grands de l’appellation. Des deux cuvées de blancs dégustées, je n’ai pas franchement pu choisir : Les Herses, au spectre un peu plus tropical, qui distille avec délicatesse, un fond de chlorophylle et de silex frottés. Une bouche en demi-corps, saillante, profonde et longue ; et puis il y a Le Paradis, un socle calcaire que l’on connaît bien chez Mellot, ou Vacheron, qui forge des Sancerre de grand pedigree. Là, c’est le terroir crayeux qui commande, on y retrouve les épaules, la concentration et la patine léchée des élevages façon Mellot, et surtout, une impressionnante persistance de terroir. Clou du spectacle, un rouge percutant, plein de noyau, de cerise noire bien mûre, enrobé qui enrobe une matière admirable... Connaissant bien les rouges d’Alphonse junior, on s’attendait à un truc chouette, mais là franchement, pour un premier coup de crayon, c’est bluffant ! Bref, pour un jeune qui commence et un premier millésime, ça mérite que tous les passionnés de grands Sancerre se penchent sur le sujet ! Qui sait, vous avez peut-être dans cette graine de champion, un des grands noms de la Loire de demain !

Des prix qui décoiffent... mais, dans le verre, c’est pas que du Sauvignon ou un pinot de pacotille  ! En toute transparence, on a failli s’étouffer avec Mathieu quand on a découvert les prix du domaine, qui sans hésitation, positionne ses Sancerre parmi les plus chers de l’appellation. Est-ce justifié ou est-ce nécessaire pour que ce jeune atteigne rapidement le niveau de ses ambitions ? On pourra se poser toutes ces questions en alignant à l’aveugle, les vins du domaine avec ceux des plus grands de la région : Dagueneau, Pinard, Mellot, Cotat, Vacheron... entre autres ! Nous chez Chais d’œuvre, on se frotte les mains à l’idée de mettre à l’aveugle dans une soirée, quelques Pur Sang de Benjamin Dagueneau, un Grand Chemarin des frères Pinard, une cuvée Génération XIX d’Alphonse, et cet " outsider ", qui a de toute évidence, un bel avenir devant lui. En tous cas, les vins ont tapé dans l’œil de pas mal de grands sommeliers ou acheteurs, qui comme nous, se sont dit : " y-a un truc , faut creuser " ! Alors si vous voulez goûter, faites vite, ne serait-ce que par curiosité. Vous verrez que pour un premier tour de piste, c’est assez fascinant !