Savigny-Lès-Beaune 1er Cru Hauts Marconnets 2023
Domaine Chanson

« Elle n’avait jamais vinifié de blanc… et signe pourtant les plus beaux de l’histoire récente du domaine. »

Chers membres passionnés,
Il y a des dégustations qui changent la donne. Celle-ci, à Beaune, restera gravée dans nos mémoires. J’étais accompagné de Diane, Camille et Marie — une partie de notre redoutable drink team — pour remettre à plat nos sensations sur les 2023 du Domaine Chanson, et mieux comprendre le virage amorcé depuis 2020.

Il faut dire que cette maison historique, nichée dans les remparts de Beaune, a toujours occupé une place particulière dans mon panthéon affectif : je n’ai jamais oublié certains flacons de Clos des Fèves (proposés dans nos tout premiers coffrets dès 2012), ni les beaux millésimes de Clos des Mouches. Mais à mes yeux, Jean-Pierre Confuron brillait surtout sur les rouges, avec sa maîtrise de la vendange entière. Les blancs, eux, manquaient parfois d’ouverture, avec ce côté « réduit-pétard » qui mettait du temps à s’estomper.

Et puis Lucy Auger est arrivée. Sans expérience préalable dans le blanc, mais avec une exigence, une précision, une humilité aussi, qui transparaissent aujourd’hui dans chaque verre. Ironie de l’histoire : comme Audrey Braccini à son arrivée chez Ferret en 2007, elle signe avec les 2023 une gamme de blancs tout simplement éblouissante. Des vins ciselés, salins, portés par un boisé parfaitement dosé, qui claquent sur les papilles comme une lame d’acier, sans jamais perdre leur chair ni leur ampleur.

Du Savigny-lès-Beaune Hauts Marconnets, floral, tendu et dynamique, au Pernand-Vergelesses Les Caradeux, plus pierreux, presque calcaire dans son expression — tout est juste.
Le Clos des Mouches blanc, quant à lui, tutoie les sommets : notes d’amande fraîche, de verveine, de miel de tilleul, et cette matière enrobée, posée sur une trame cristalline.
Et que dire du Corton Vergennes ? Sinon que c’est l’un des rares diamants nichés au cœur de cette partie est de la colline de Corton. J’avais adoré les 2017 sous l’ère Confuron, mais là, franchement, on va plus loin : un vin de stature impressionnante, profond et noble, avec cette minéralité de poudre de craie propre aux très grands blancs de la colline.

Quatre blancs dégustés, quatre coups de cœur !
J’invite donc tous les membres du club à prendre la température chez ce domaine, qui réalise à mon sens un bond considérable avec ces quatre cuvées.

J’achète ces 2023 à titre personnel, car ils marquent un nouveau chapitre chez Chanson.
Une ère de précision, de justesse, de finesse saline. On sent le souffle du renouveau : celui porté par une femme talentueuse, une équipe rajeunie, et un regard affûté sur le potentiel des blancs de la Côte de Beaune. Ce n’est pas tous les jours qu’un domaine historique rebat ainsi ses cartes et qu’un style s’affirme avec autant d’éclat. Je vous parlerai un peu plus tard des rouges 2023, qui, lors de notre passage, se remettaient à peine de la mise en bouteille.

J’ajouterai que dans ce millésime très homogène pour les blancs, Chanson fait bien plus que tenir son rang : nous avons été surpris — et je pense qu’ils vous surprendront tout autant !

Côté prix, certaines cuvées restent sages, mais la montée est rapide dès qu’on s’approche des vins de légende. Je peux vous dire sans exagération que le Clos des Mouches blanc est l’un des plus grands jamais dégustés au domaine, et que le Corton Vergennes joue clairement dans la cour des très grands.
Si votre budget est plus serré, les premiers crus — Marconnets et Caradeux — brillent d’un éclat nouveau. On tient ici une gamme complète, cohérente, profondément attachante. Bref, une gamme à redécouvrir d’urgence et à encaver sans hésiter.

Car dans quelques années, on se souviendra peut-être de 2023 comme de l’année où les blancs de Chanson ont changé de dimension.