Tokaji Aszú 6 Puttonyos 2017
Disznókő

« Deux Tokaji de très haut vol, dont les équilibres sucre-acidité sont éblouissants. Encore une fois, Disznókő excelle dans cette catégorie de grand Aszú, goûtez-y autour de quelques mets bien pensés pendant les fêtes, et vous verrez ! »

Chers membres passionnés, difficile d’évoquer les tokajis de Disznókő, sans penser au printemps des vins de Tokaji de 2016... Je me souviens de ces 3 jours dédiés à cette sublime région viticole, où des acheteurs du monde entier viennent mettre la main sur les plus beaux lots du millésime, lors d’une vente aux enchères ! Si vous n’avez pas entendu parler de cette grande fête, renseignez-vous ! L’originalité de la démarche réside dans le fait que tous les vins sont dégustés à l’aveugle, sans la moindre information... Les lots sont découverts au moment de la vente, et tous les grands noms sont présents ! À l’époque, j’avais flashé sur 3 lots complètement hallucinants, et m’était dit : " je prends au moins un ". Mais les 3 lots venaient du même domaine, et furent vendus ensemble. Tous étaient de chez Disznókő, avec un furmint, un hárslevelü et un zéta (les 3 cépages de Tokaji) que nous avions fait mettre en bouteille sous forme de collection privée pour les membres de Chais d’œuvre. Ce fut un carton !

Alors en re-dégustant les collections de nouveaux millésimes du domaine il y a 8 jours, j’ai eu un nouveau flash, et je me suis dit qu’à l’aube de ces fêtes, vous aimeriez peut-être retrouver ces grands vins de Tokaji ! Vous retrouverez le « 5 Puttonyos 2014 » du domaine. Derrière les 2013 (millésime exceptionnel de botrytis), j’avais de grandes attentes. Eh bien je n’ai pas été déçu, sur ce millésime, avec un 5 Puttonyos diabolique d’équilibre qui affiche un peu plus de 150 gr de résiduel, et une aromatique confite autour de l’abricot, l’écorce d’orange, la clémentine… En bouche, les sucres sont parfaitement gérés, le support acidulé et la fine amertume des agrumes viennent sécher en sensation cette liqueur divine ! Un flacon superbe, prêt à boire et d’une étonnante persistance !

Derrière, il y avait un somptueux 6 Puttonyos, juste transperçant : 176 grammes de résiduel, un ph super bas, et une acidité concentrée, hyper salivante des raisins aszús qui vient trancher les sucres avec panache. Un peu comme dans son aîné de 2015, on y retrouve la mangue, l’abricot et le raisin secs, la vanille, la cardamome. C’est hyper complexe. J’ai adoré le sentiment de fraîcheur et le contraste assez fou que propose ce vin. Un vin d'expérience, d’une complexité exceptionnelle !

"Je n’aime pas les moelleux" Combien de fois ai-je entendu cette phrase lors de soirées chez Chais d’œuvre. C’est un peu comme dire, je n’aime pas les desserts. J’ai des souvenirs de clients qui en arrivant au Bristol (3 étoiles) nous disaient : on sait pas si on prendra des desserts, car on n'est pas trop sucré. Sauf qu’en cuisine, c’était Laurent Jeannin aux commandes, un pur génie de la pâtisserie qui savait rendre aériens, fins, envoûtants chacun de ses desserts. Eh bien disons qu’à l’instar d’un vieux Yquem, d’un vieux jurançon de Dagueneau ou d’un vieux vouvray de Foreau, ces tokajis sont un peu de cette trempe.