Zoltán Demeter
Cela fait déjà plus de 20 ans (1996) que Zoltán Demeter élabore du vin à Tokaj, d’abord avec Ivan Šzepši puis au domaine Kiràlyudvar et enfin depuis une dizaine d’années pour lui-même. Il est sans doute aujourd’hui, avec Ivan Šzepši le plus grand vinificateur de vins de Tokaj. Il participe activement depuis de nombreuses années, à la redécouverte des terroirs de Hongrie, soit en tant que viticulteur, soit en tant que consultant. Il a comme objectif de redéfinir les grands terroirs viticoles de Tokaj, dénaturés pendant plus de 50 ans par le productivisme communiste. Après avoir suivi une formation d’horticulture à l’université de Budapest, il a complété sa formation aux États-Unis, en France et en Grande-Bretagne. Aujourd’hui Zoltán possède 7 hectares de vignes provenant de 9 vignobles différents, répartis sur 5 zones distinctes. Ses 7 hectares de vignes produisent seulement 12 000 bouteilles. Zoltán Demeter a longtemps milité pour une modification et une simplification de la législation des vins de Tokaj et, en anticipation, a produit pendant quelques années 3 types de vins : un Fobor (le vin de la maison, le Fobor est l’ancien nom pour le Tokaji Szamorodni), et qu’on pourrait considérer comme une vendange tardive avec environ 60 g/l de sucre résiduel ; un liquoreux issu d’un assemblage de plusieurs parcelles de raisins atteints par le botrytis (Eszter) mais sans ajout de raisins individuellement botrytisés (Aszù) ; un Aszù de 6 Puttonyos. Le législateur n’ayant pas suivi cette simplification, Zoltán a abandonné les Föbors et les Vendanges Tardives pour se consacrer à l’élaboration de sélections parcellaires à partir des cépages Furmint (Veres), Hárslevelü (Szérelmi) et Sarga Muskotali (Oszhegy) vinifié en sec et il continue d’élaborer, quand l’année le permet, un Tokaji Aszù 6 Puttonyos. Zoltán Demeter est conscient d'avoir aujourd'hui ce statut iconique, il l'assume parfaitement et c'est un bienfait pour Tokaj car il emporte avec lui de jeunes producteurs talentueux qui profiteront de cette notoriété acquise à juste titre et dont les vins sont au moins aussi intéressants. Il est conscient du potentiel énorme de Tokaj, du fait que les vins, y compris les secs, (et notamment les siens) appartiennent à l'élite mondiale. Il aurait bien tort de ne pas y croire, puisque ses vins sont déjà sur les plus grande tables du monde et qu'il avoue être en mesure de vendre deux fois plus de bouteilles qu'il n'en produit.