Vin de Constance 2018
Klein Constantia

“Une bouleversante verticale de Klein Constantia, qui parlera aux amateurs d’art de vivre et de méditation autour d’un flacon de légende… Cochez cette case, si ce n’est pas déjà fait !” Chers membres passionnés, il y a des vins qui impressionnent. D’autres qui séduisent. Et puis, très rarement, il y en a qui bouleversent. Klein Constantia fait partie de ceux-là. Ce n’est pas un simple liquoreux : c’est un poème d’Afrique du Sud, une légende dorée qui traverse les siècles et les palais, un vin qui provoque le silence autant que l’émerveillement. Servi lors de nos soirées membres, il a littéralement fait chavirer les cœurs. Certains convives sont restés figés, alors qu’ils disaient ne pas aimer les liquoreux, d’autres ont souri comme des enfants. Ce bonheur contagieux, presque irréel, résume bien ce que ce vin procure : une forme d’évidence, une beauté sans fard. Chez Chais d’œuvre, on considère qu’ouvrir un Klein Constantia à table, c’est comme allumer une étoile au milieu d’un dîner. La légende dit que Napoléon en buvait tous les jours en exil. Baudelaire le citait dans ses poèmes. Les têtes couronnées de toute l’Europe le réclamaient. Et aujourd’hui, ce vin né de muscat à petits grains, cueilli en surmaturité sur les hauteurs du Cap, continue de faire rêver. Imaginez un vignoble caressé par les brises océaniques, des grappes sélectionnées grain par grain, une vinification millimétrée, et un élevage patiemment mené dans le respect du temps. J’ai eu la chance de déguster récemment une petite verticale, avec quelques sommeliers passionnés. Un moment suspendu. On comprend alors la quête de l’équipe du domaine : produire un grand vin, pas un liquoreux démonstratif. Un vin qui transcende les catégories, qui capte la lumière du millésime, le sel du terroir, et l’empreinte du temps. Plongez dans le j’achète pour les découvrir !

Commençons par 2020, que le domaine considère comme une forme d’aboutissement. Rendements faibles, vendanges longues et aérées : le résultat est d’une pureté magistrale. Mangue fraîche, abricot sec, écorce de mandarine, fleur d’oranger… Le nez est un voyage. En bouche, la densité (160 g/l de sucre !) est portée par une acidité d’école. C’est rond, c’est vif, c’est irrésistible. Et surtout, ce n’est jamais lourd. Son petit frère 2021 affiche moins de densité, mais une classe évidente : des notes de bergamote, de kumquat confit, de raisins, avec une fraîcheur de trame qui parlera à ceux qui n'aiment pas les liquoreux trop denses. 2019 joue dans la même cour que le 2020 : plus solaire, plus confit, il évoque l’orange amère, la marmelade et une petite tension finale d’une grande noblesse. Il est sans doute plus accessible que 2020 aujourd’hui, avec un supplément de sensualité. Puis vient 2016, superbe de complexité : safran, écorce d’orange, abricot rôti, caramel blond… c’est ample, c’est tendre, c’est profond. La finale est une caresse interminable. Un vin à méditer.
Enfin, 2013, la surprise. Plus évolué, plus patiné, il raconte une autre histoire : celle d’une confiture d’orange oubliée sur un feu doux, d’un raisin sec infusé, d’un abricot en tarte renversée. C’est moins sucré, plus extrait. On est dans les basses lumières, dans la musique de fin de soirée. Un vin qui invite à la lenteur. Vous l’avez compris : cette verticale, c’est une rareté, un privilège. Les bouteilles viennent en direct du domaine, et certaines ont plus de 10 ans. Alors oui, c’est un peu plus cher que les cuvées jeunes… mais quelle comparaison possible avec un tel chef-d’œuvre ? Quand un vin vous relie à Napoléon, au Cap et à vos émotions les plus intimes, il mérite plus qu’un prix : il mérite votre cave.