Après des vendanges relativement compliquées en 2021 pour l’Europe, avec des rendements historiquement très faibles (128,7 millions d’hectolitres de vin pour les trois principaux producteurs, l’Italie, l’Espagne et la France). Les vendanges 2022 s’annoncent meilleures, notamment pour le vignoble français et cela nous fait très plaisir dans la team Chais d’oeuvre. 

Le Copa Cogeca (Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l’Union Européenne) a publié son estimation de la production de vin en Europe, alors que les vendanges se terminent. Elles sont positives et promettent une légère augmentation de 1% ce qui représenterait un total de 130,2 millions d’hectolitres de vin en 2022. Pour la France cela s’annonce encore mieux !

Dans les vignes, les grappes et les feuilles ont été hachées par les grêlons ce lundi en fin de journée.

2021, une année à oublier :

Le millésime 2021 avait marqué les esprits, et presque personne n’avait été épargné. D’après l’agreste*, au 1er octobre 2021, la production française s’élevait à 34,4 millions hl, soit une diminution de 27 % sur l’année précédente (2020) et de 22 % par rapport à la moyenne des 5 années passées.

La cause ? Un gros épisode de gel en avril suivi d’une sécheresse importante en été.

Pour le gel, la Bourgogne, la Vallée du Rhône et le Jura ont été les zones les plus impactées. Les bourgeons des cépages les plus précoces, comme le Chardonnay ou le Merlot, ont été les plus abimés.

Pour le Centre, le Sud-Ouest, la Provence et la Vallée du Rhône, la coulure (perte des fleurs ou des baies) et le millerandage (baies mal fructifiées) avaient fait de gros dégâts. Enfin, printemps et été humides avaient demandé une lutte permanente pour contenir l’oïdium voire le black rot.

Désormais, comme à son habitude, la sécheresse avait impactée le Languedoc et le Roussillon. De plus petits volumes suivis de précipitations causant des dégâts supplémentaires dûs au botrytis ont mis fin à cette année malheureuse.

 

En 2022, les vignerons ont le sourire, les bourguignons en tête !

Bien que l’Italie conforte sa première place de producteur de vin en Europe avec près de 50 millions hl, la France engrange une progression exceptionnelle puisque l’on parle de +16% ! Comment ne pas se réjouir de cette nouvelle, alors que la canicule de l’été annonçait le pire ? Nous avons très hâte et nous espérons que vous aussi, chers amis amateurs, car cela promet du lourd pour le prochain millésime… Seul bémol, Bordeaux où dans les grands crus, on regarde avec surprise des baies minuscules, rarement vues, de moins d’un gramme. Concentration annoncée.

Avec une estimation de 44 millions hl prévue, la France reprendrait sa seconde place de producteur de vin européen en doublant l’Espagne qui encaisse malheureusement une chute de 10% de ses volumes annuels. En effet, « les températures caniculaires et les sécheresses ont affligé les vignobles espagnols qui ont souffert du manque de pluie et d’eau (la capacité des réservoirs était tombée à 36,9 % contre une moyenne de 55,6 %) » explique le Copa-Cogeca. Pour la France « le manque de pluie et les températures élevées de l’été ont réduit les volumes attendus dans plusieurs régions », mais les pertes restent minimes.

Les 3 pays ont par contre connu des vendanges précoces, avec une variation allant de deux à trois semaines, selon les domaines, chose rarement vue. Débutant vers le 10 août pour certains et n’étant encore pas terminées pour d’autres.

Pour le vignoble français, les raisins sont sains et aux maturités prometteuses, la qualité est là, même les vignerons bourguignons ont le sourire mais personne ne parle de baisse de prix aussi volontiers qu’on parlait de hausse quand l’année était maigre. On s’attend donc à de grandes cuvées et beaucoup de surprises pour l’année prochaine, certains à Bordeaux ayant déjà à la bouche le souvenir d’années mythiques et très sèches comme 1945 ou 1959.

Rendez-vous prochainement sur notre site pour découvrir les merveilles que 2022 nous aura offertes…

 

*Agreste:  Service statistique du ministère en charge de l’agriculture.