Autrefois AOC graves, en partie enclavé dans la banlieue bordelaise, le vignoble de Pessac-Léognan est l’un des plus anciens de la région, déjà célèbre au Moyen Âge. Ses qualités viticoles sont suffisamment exceptionnelles pour qu’en 1855, Haut-Brion, cru emblématique dès le XVIIe siècle, ait pu figurer aux côtés des châteaux médocains dans le groupe des premiers crus du classement impérial. La maturité, par la reconnaissance, enfin, lors de la signature du décret d’Appellation Pessac-Léognan le 9 septembre 1987 d’une région dont les caractéristiques du sol, le climat, les traditions de production des vins rouges comme des blancs secs, sont d’une qualité exceptionnelle et s’exprimaient déjà depuis des siècles.

Domaine historique et très ancienne terre noble léguée au 17ème siècle par Jean de Martigny conseiller du roi, à Jean-Paul Loret alors Président du Parlement de Bordeaux, le Château de Rouillac est une vaste propriété qui retrace l’histoire familiale de chacun des propriétaires qui se sont succédés.

Le plus illustre fut certainement Le Baron Haussmann qui acquiert le domaine en 1864. Le Château de Rouillac était sa retraite favorite, quand lassé de son gargantuesque chantier parisien, il aspirait à quelques jours de repos. Épris de confort et d’agrément, il ordonne de nombreux travaux et façonne le domaine de ses théories et convictions. Rouillac, ses alignements et sa lumineuse façade, Rouillac, sa cour carrée et ses espaces aménagés, Rouillac avec ses écuries et son orangerie, Rouillac, à jamais marqué du monogramme de son Baron.

En 2009, lorsque Laurent Cisneros croise la propriété, il tombe sous le charme de cette belle endormie. Dirigeant accompli, son ambition cherchait de nouveaux terrains à conquérir et d’autres défis à relever. Rouillac avait tout pour incarner un nouveau projet de vie : un terroir généreux et un outil de travail exceptionnel qui ne demandaient qu’à être redynamisés.

« Mais quel bonheur ! Ça ne m’arrive pas souvent mais là, c’est un immense coup de cœur à Pessac-Léognan ! Rouillac connaît depuis 2010 une véritable révolution grâce à son propriétaire : Laurent Cisneros, un homme brillant et visionnaire. Son grand vin de Rouillac, qui naît d’une viticulture très soignée (98% du domaine est en bio), est une petite merveille en 2015, qui défie les codes des vins sur-extraits, comprimés et saturants du millésime. « J’aime les vins qui se boivent« , souligne Laurent Cisneros, qui voue une passion sans limite aux vins fins, complexes et digestes. Dans le verre, tout n’est que volupté, chair de fruit et finesse, comme on l’aime à Pessac. A aucun moment les tanins ne prennent le lead sur la matière, on profite de l’attaque à la finale de bouche d’un plaisir si rare à Bordeaux quand les vins ont cet âge… Une immense réussite, et un domaine à suivre de très près !

« Il n’y a pas de fumée sans feu » : en juin dernier, au milieu d’une dégustation de 80 bouteilles que je dégustais pour le groupe Barrière, les deux bouteilles de Rouillac sont ressorties parmi les 10 meilleures… Et ce n’est pas un hasard car Rouillac profite en effet d’un grand terroir en sous-sol, qui, combiné à un grand interprète donne forcément un vin de grand style. Cet interprète, c’est Eric Boissenot, l’œnologue star de Lafite, Mouton Rothschild, Latour et Margaux qui en dehors de ces vignobles de légende, ne conseille que très peu de domaines. Bref, Rouillac est une pépite, le 2015 est une bombe et les prix sont hyper sages… Foncez !

Servez-la à une température de 15°c dans de beaux verres à Bordeaux rouge, ouvrez votre bouteille 15 à 30 minutes avant sans carafage pour lui laisser exprimer son potentiel aromatique.

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