Pour parer le gel tardif et ses conséquences, les vignerons ont mis au point quelques techniques pour réchauffer leurs vignes et sauver leur récolte.
Les bougies
Lorsqu’une gelée noire est prévue dans les nuits à venir, le vigneron décide alors d’installer des bougies dans ses rangs de vignes. On dispose dans le vignoble des bougies constituées de paraffine qui ont une durée de vie d’environ 8 heures, tout ça dans des boîtes métalliques. Les bougies vont réchauffer l’air ambiant autour des vignes et empêcher la baisse de température. Cette technique permet d’augmenter la température d’environ 2,5 degrés afin que les feuilles ne gèlent pas. Cependant, l’approvisionnement est compliqué car quand il y a des prévisions de gel, beaucoup de vignerons achètent des bougies et les stocks sont limités. L’allumage manuel se fait souvent en pleine nuit. Malheureusement, au-delà de -4 degrés, les bougies ne protègent plus les vignes. Celles-ci offrent un magnifique spectacle nocturne mais elles ne sont pas respectueuses pour l’environnement.
L’aspersion du cep
Cette méthode peut surprendre, mais reste très efficace en période de grand froid.
Pour lutter contre le gel printanier, les vignerons peuvent également « refroidir » les ceps.
Cette méthode consiste à asperger les ceps d’eau ainsi, les bourgeons sont pris dans une poche de glace sans que l’eau qu’ils contiennent ne gèle. Le bourgeon est protégé grâce à un type d’igloo. Il faut arroser les parcelles jusqu’à ce que la température redevienne positive. La température du bourgeon est à 0 degré alors que la température extérieure continue à descendre. C’est la technique la plus efficace et la plus respectueuse de l’environnement car elle ne pollue pas.
Un survol de vigne : l’hélicoptère et l’éolienne
Certains domaines vont encore plus loin pour protéger leur vigne du gel printanier et utilisent une technique insolite. L’hélicoptère volant à basse altitude brasse et réchauffe l’air au-dessus du vignoble. Le fait de brasser l’air grâce aux pales permet de rabattre l’air plus chaud directement au sol et de réchauffer les ceps instantanément. La méthode permet de réduire l’humidité au sol, qui frappe la vigne lors de l’épisode de gel printanier. Cette opération est dangereuse et assez couteuse mais cette méthode pourrait protéger efficacement un vignoble.
D’autres techniques ont été inventées comme les brasseurs d’air, de petites éoliennes de 11 mètres de haut, alimentées par un petit moteur, qui, par brassage, font que l’air un peu plus chaud situé à 11 mètres de haut vienne « réchauffer » les ceps de vigne.
La plupart des techniques de lutte active représentent un investissement financier et une main d’œuvre assez lourde pour un résultat qui n’est pas toujours optimal et pouvant être très variable en fonction du type de gel et des températures atteintes. Chacune de ces techniques ne permettent pas de se protéger à 100% des dégâts du gel.
Globalement, les vignerons auront autant de travail dans les vignes pour moins de récoltes. Il faudra attendre la fleur pour faire une évaluation précise des dégâts. En effet, tant que la vigne n’a pas poussé, les vignerons restent dans le flou. Aujourd’hui, il est impossible d’évaluer le pourcentage de dégâts. Les conséquences économiques pour le secteur viticole pourront réellement se chiffrer dans les semaines et les mois à venir.