Savennières est une appellation célèbre du vignoble angevin. Connue pour ses grands blancs de gastronomie, elle fut isolée par les Romains pour sa capacité à élaborer des grands Chenin. 150 ha bénéficient à ce jour de l’appellation qui s’étire sur 3 communes. Deux Grands Crus, La Roche aux Moine et La Coulée de Serrant, ont officiellement été reconnus ces dernières années.

Le terroir mêle un sous-sol de schiste exceptionnel à un climat tempéré. Cela permet d’obtenir de fortes concentrations dans les baies et une puissance accrue par rapport aux autres appellations de la région. Le rendement à l’hectare est un des plus petits de France avec 34hl/ha en moyenne sur l’appellation. Les vins naissent secs ou avec un peu de sucre résiduel. Larges, amples et empreints d’une forte personnalité minérale, les vins s’aiguisent au fur et à mesure des années. Comptez 10 ans minimum de garde pour profiter au mieux d’un grand Savennières.

Damien Laureau s’est lancé en viticulture à la fin des années 90. Après avoir partagé les vignes du Clos Fremur, il est devenu indépendant en 2006. Ingénieur agronome de formation, il a tout de suite compris l’interaction entre le terroir et les vins. Son but aujourd’hui : « mettre le terroir de Savennières en lumière ». Viticulture élitiste, très faibles rendements et élevages soignés font naître d’immenses Chenins Blancs.

La viticulture au domaine a obtenu le label BIO en 2012. Les vendanges manuelles sont réalisées en plusieurs passages.

Seules les levures indigènes sont utilisées pour les fermentations qui se font sous bois. La fermentation malolactique est effectuée (chose assez rare dans le Val de Loire). Les élevages de 12 mois en barriques se poursuivent en cuves pour 6 mois avant la mise en bouteille.

J’aime : 

Je vous le disais déjà en 2012, Damien Laureau est un génie, un brillant vigneron qui en 10 ans s’est hissé au sommet de Savennières. Ses 2013, dégustés sur fût l’année dernière, s’ annonçaient comme les plus belles réussites du millésime…Ils confirment en bouteille leur niveau exceptionnel, notamment cette cuvée Bel Ouvrage qui depuis 3 ans est un des incontournables chais d’oeuvre. Teinté de miel, de coing et de gentiane, la gamme aromatique de ce 2013 est éblouissante ; la bouche, aussi large que haute s’étire en bouche au gré d’une étourdissante minéralité.  » La magie des Riolytes » dit Damien Laureau. Magnifique!

J’achète Savennières le « Bel ouvrage »: 

Les membres de Chais d’Œuvre qui nous suivent depuis le début ont déjà arrêté de lire ce commentaire et se sont précipités sur cette merveille. Si ce nom ne vous dit rien, mais que vous êtes un fondu de grands blancs de gastronomie, offrez vous ne serais-ce qu’une bouteille  » pour goûter ». Sensations garanties…

Conseil de dégustation Savennières  : 

Carafez votre bouteille au moins 15 minutes et servez-la autour de 11°c.

Dégustation : 

La robe est de ton jaune or fin aux reflets argentés. Les larmes sont riches et descendent lentement sur les bords du verre malgré une structure en alcool maîtrisée de 13%.

Le nez s’ouvre avec élégance sur des notes d’infusion de plantes, de camomille, de miel, de pâte de coing et d’écorces d’agrumes. A l‘aération, ensuite, les notes minérales de schiste s’emmêlent.

L’attaque en bouche offre un volume ample, une texture riche parfumée de pâte de coing et d’écorces de citron. Le relais de longueur passe par une insolente minéralité et une finale sur des notes de miel.

Conseil de garde :

Les vins de Savennières sont de grands vins de garde.  Ainsi, misez sur au moins 12 ans pour ce 2013 avec une véritable envolée aromatique autour de 7 ans.

Mode d’emploi : 

Les grands vins de Savennières sont aussi de grands vins de gastronomie. Ils appellent un beau moment à table en compagnie de plats savoureux, pensés pour eux. Ils sont une excellente alternative à un grand blanc de Bourgogne ou de la vallée du Rhône.

Suggestions gourmandes : 

En jeunesse, dans son esprit racinaire, d’infusion, de menthol je vous conseille d’essayer avec un beau risotto crémeux au safran. L’accord avec un Savennières un peu mellifère comme celui-ci est superbe, plein de contrastes et simple à réaliser. Vous pouvez l’agrémenter ensuite avec quelques noix de Saint Jacques si vous voulez.

Les poissons d’eau douce sont aussi bienvenues, comme un Sandre au beurre blanc. Votre Savennières a largement les épaules pour escorter ce type de sauce qui appelle des blancs larges et savoureux. En jeunesse, rappez un peu de citron vert sur la sauce avant l’envoi pour apporter du peps à la recette et encore plus de relief au vin.

Si vous êtes patients, d’ici quelques années, vous pourrez l’emmener sur de belles volailles. Un blanc de volaille poché dans un bouillon parfumé aux herbes escorté d’une sauce bien crémeuse, montée au foie gras. Un moment magique pour un Savennières qui commence à truffer.

Pour ceux qui aiment les accords de grande gastronomie, je suggère d’essayer avec un beau ris de veau braisé. Avec un jus bien réduit, quelques bulbes de fenouil confits et comme garniture quelques carottes fondantes au pain d’épice, vous passerez ainsi un moment de rêve.

Enfin, les fromages de chèvres affinés seront délicieux avec cette bouteille, surtout si vous les accompagnez de différents miels ou condiments afin de faire écho aux subtiles notes miellées de la bouteille.

Rejoignez le club Chais d’oeuvre