Peut-être la plus grosse surprise du millésime, des vins que je n’attendais pas à un tel niveau sur cette vendange... On s’est pris une vraie claque qui annonce le retour de David Duband à son plus haut niveau! » Chers Burgundy lovers, ces lignes ne sont qu’un simple récit de deux jours endiablés, passés avec Julien, Arnaud et Olivier (3 compères membres du club, capables de sécher 3 jours de travail, pour aller s’encanailler en Bourgogne et à Ampuis avec moi !). Nous avons fait un petit saut en Bourgogne, qui a démarré par un dej chez Trapet, suivi d’une belle dégustation chez David Duband, ce brillant vigneron de Chevannes, que je suis avec passion depuis 2002 ! Lors de cette visite, David n’a pas mâché ses mots sur la Bourgogne, l’inflation, et la folie des grandeurs ambiante. Je me permets de le citer « Les Bourguignons vont droit dans le mur mais avec les poches pleines ». Il dénonce évidemment l’attitude de jeunes vignerons qui se prennent pour Lalou Bize Leroy et qui ont triplé les prix de leur domaine en à peine 3 ans ! En parallèle de ces échanges, on a parlé agronomie, bilan carbone, gros sujet qui va revenir sur la table un jour ou l’autre chez chaque viticulteur... David a pas mal avancé sur ses réflexions concernant la vigne, le couvert végétal et ces fameux sols, qui vivent si bien quand on en fait un peu moins... Adieu donc les bouteilles très lourdes, c’est ce qui est dans la bouteille qui compte, pas la forme, ni le poids... Une fois l’ambiance posée, on a plongé dans la gamme, avec pour moi, une certaine frustration, car j’ai dû partir en pleine ascension pour tourner une vidéo des coffrets... Mais je me suis rattrapé... Plongez dans le j’achète pour découvrir ces 2021 pleins de panache et de fleurs !
Débutons cette série de 2021 avec un focus sur l’excellent (je pèse mes mots en le disant) Hautes Côtes Louis Auguste 2021, qui sincèrement, est une pépite dans ce millésime; il naît pour rappel de vignes à hautes densités, sur le coteau qui regarde la cave de David. Louis Auguste, c’est le fils de David, et cette vigne, une vigne de cœur… Forcément, c’est là que tout a commencé ! Déjà lors de mes premiers pas de sommelier au George V en 2002, je me régalais de ce trésor à prix doux que nous servons au verre dans le restaurant 3 étoiles… 20 ans plus tard, les vignes sont plus vieilles, plus profondes, les messages plus complexes… On pourrait penser que David est encore meilleur à ce jour sur la partie agronomique et que la somme de tous ces détails dessine les plaisirs actuels! Dans le verre, c'est un pinot mûr et floral que j’ai adoré ( mes compères du jour également), un vin tout en parfum, délicat et sans végétal, qui déjà avec cette cuvée de pur plaisir, en dit long sur l’intention du domaine ! Le Gevrey affiche lui aussi une excellente concentration et ce combo noyau-fleur, qui rend dingue. Bouche suave, toute en parfums et sans dureté. Je trouve que le contraste entre 2020 et 2021 est intense, et préfère sur la jeunesse le côté décontracté de la matière. C’est un genre de 2017 ! Le Morey village est aussi remarquable, un poil plus tellurique, et épicé, mais très civilisé. Sur les villages de Morey, c’est un de mes préférés du millésime, la matière n’est pas trop travaillée, on est dans le respect d’un terroir plus argileux. Le Vosne Village affiche la classe qu’on attend d’une telle appellation, mais ne montre pas plus de muscles que ses prédécesseurs. J’aime la teinte plus sombre du fruit, le côté mentholé du bouquet, la finesse des traits. Très belle bouteille, qui sera accessible là encore, assez tôt. Dans les parcéllaires, on notera le niveau dément sur Clos Sorbe, pépite depuis toujours de la gamme de David. 2021 est intense en parfums, mais pas en structure... J’adore, sa longueur est superbe ! Le Pruliers est un Nuits de grande séduction, qui n’affiche pas la dureté habituelle des clos côté Prémeaux. Il faudra 3-5 ans tout de même à ce terroir pour se livrer, on soulignera la classe de ses tanins, qui ne sont pas si fermes que ça. Dans les Sentiers, vous avez un des plus beaux Premiers Crus de Chambolle, avec un combo vendange entière-fruit délicieux. Rappelons qu’on est côté Bonnes mares. Il combine des nuances d’orange orientale, à des fleurs, et un spray de baies sombres acidulées. La méga classe. Dans les Grands Crus, on chipotera sur la hiérarchie. Echezeaux enveloppant, rassurant, mûr... Haut de gamme certes, mais il déclenche le souvenir, le frisson. Les Charmes parlera aux amateurs de textures fines, à celles et ceux qui aiment les parfums longs, diffus... C’est le Grand Cru d’esprit, et non des muscles. Latricières ramène l’église au milieu du village, c’est lui qui a le plus de sol, la minéralité la plus alerte, le sel et l’allonge. Chez Trapet ou chez David, c’est le cru qui parle aux puristes du terroir !