« Une des superbes découvertes de Wine Paris, un coup de cœur sensoriel qui m’a cueilli comme une fleur ! » Chers membres, on a beau regarder la pluie tomber par la fenêtre, affronter les bourrasques de vent et regarder les températures qui peinent à remonter, on rêve déjà chez Chais d’œuvre de véritable printemps, de petites fleurs, de vins suaves et parfumés. Une image qui m’est venue à l’esprit lorsque j’ai découvert lors du salon Wine paris de février, ce néo domaine d’Irancy : Maison de la Chapelle, né en 2014 de la passion de Delphine et Grégory Viennois. Tous deux bourguignons mais avec des backgrounds différents, ils se sont lancés dans la grande aventure du vin après de multiples expériences, au domaine Prieur à Meursault puis au domaine de l’Arlot. Quelques années plus tard, Grégory embrassait le poste de directeur technique chez Michel Chapoutier, avant de remonter dans le Chablisien. Et ce fut là le grand plongeon ! Lors du salon, j’ai découvert ce domaine via « Ma Poule » (Philippe Noyé), une vraie légende du vin qui a découvert un peu avant les autres, la fine crème de la viticulture en France : Cécile Tremblay, Dagueneau, Guiberteau, Les frères Danjou, Jérôme Bretaudeau et tant d’autres... Il m’a appelé en mode « t’es où Manu, j’ai un truc de fou à te faire goûter » phrase qu’il utilise au moins 30 fois par jour, un peu comme nous avec vous... Mais comment lui reprocher ? En écoutant un peu le récit de Delphine et Grégory, je me régalais du travail autour des pinots d’Irancy, autour des 2020 et 2021. Dans les premiers, des pinots denses, profonds, animés d’une trame salivante et d’un grain hyper fin... J’ai adoré, surtout au moment de la parcellaire des Bâtardes, un lieu-dit où la roche mère est à quelques dizaines de centimètres. Ici, c’est la minéralité d’un Premier Cru dans le coteau de Volnay qui dynamite le vin, avec une empreinte saline sur la langue qui coiffe un fruit brillant. Un coup de bol ? Pas vraiment, j’en aurais acheté des caisses si j’avais pu... Mais tout était épuisé. Alors j’ai voulu creuser un peu et surtout goûter aux 2021 car si il y a bien un millésime qui permet de prendre la température chez des domaines, c’est lui. Là encore, je me suis fait happer par ces pinots claquants, rubis, peu extraits, portés par une fraîcheur alerte et un fruit précis, lumineux même. L’Irancy classique affiche une belle longueur et surtout, beaucoup de précision. On monte dans un cerisier en gros, et on a pas trop envie de redescendre. Dans les Bâtardes, on retrouve cette griffe, ce terroir qui transcende les messages variétaux du pinot. Sans tanin, il offre un lift aux papilles qui fait écarquiller les yeux et dilate les pupilles. Une longueur superbe, une trame si fine. Un Irancy volnaysien dans la trame comme j’en ai peu goûté dans ma carrière ! Chapeau au domaine pour ces premiers coups de crayon, j’adore !!
Voilà le genre de découverte qui plaira aux membres du club qui sont en quête de pinots raffinés, juteux, portés par la fraîcheur. J’adore, à titre perso, ce genre de cuvées qui, servies à 15°c dans un beau verre en avril, met tout le monde d’accord au premier tour de verre. J’invite donc tous les Burgundy lovers du club à se pencher sérieusement sur l’offre du domaine et surtout à suivre la trajectoire enthousiasmante de la propriété. À l'heure où les prix de Côte d’Or nous échappent, il est plutôt recommandé d’avoir en tête quelques trésors comme cette Maison de la Chapelle. Méfiez-vous par contre, c’est assez addictif comme profil, surtout les 2021 qui se livrent sans retenue !