Magnum Bourgueil les Vingt lieux dits

« Un Jour de Soif souriant, juteux, annonciateur des premiers plaisirs en Loire de 2023 ! Pour le reste, la gamme de Pierre Gauthier et de ses enfants donne le vertige, surtout quand on touche au fameux Clos Nouveau ! » Chers membres, prendre quelques minutes de votre soirée pour parler de l’œuvre de Pierre Gauthier et de ses enfants, c’est enfoncer une porte ouverte, on le sait... Depuis 2012 désormais, nous servons avec passion les fameux Clos Nouveau (premier millésime acheté pour moi : 2007) qui font partie des 3 plus grands cabernets de Loire du moment, sans oublier les Grand-Mont qui, sur de vieux millésimes, ont toujours fait des étincelles lors de masterclasses « vins à maturité » ou en janvier, lors du salon Vinapogée où nous servions les 2002 du domaine ! Voici les derniers tirages du domaine qui sortent, vous le savez peut-être, entre 2 et 4 ans après la récolte : sagesse minimum pour espérer capter les messages intenses et floraux de ces cabernets exceptionnels de Bourgueil. Avant de parler des grandes cuvées, parlons des 2023, millésime qu’on commence à apercevoir et qui s’avère plus sérieux que je ne le pensais. Productif, donc assez hétérogène, c’est un millésime qui pour les cabernets, a plutôt bien fonctionné, comme l’atteste la très gourmande cuvée « Jour de Soif » qui est une lecture libérée en S02 du domaine. L’ambiance qui y règne est attachante, très printanière entre les instances de cassis, de violette, de menthol qui lift un fruité énergique et mûr. Voyez ce flacon comme une bénédiction, à boire un vendredi soir pour se régaler en toute simplicité. En passant par les Vingt Lieux dit, vous mesurerez la maîtrise du domaine autour de cette cuvée de demi-corps (terroirs argilo silicieux) qui me régale tout autant sur cette vendange, que sur des années plus solaires. 2022 a de belles épaules, mais on ne tombe pas dans l’extrême pour cette cuvée qui joue autant de sa floralité que de son fruité exquis pour séduire ! Elle vous emportera déjà vers certaines émotions liées au style maison. On passe aux choses très très sérieuses dans la série : Marsaules, Grand-Mont, Clos Nouveau.. 2020 est une année intense de cabernets, chose que l’on a pu vérifier encore en février au salon des vins de Loire . Marsaules fait appel à de plus vieilles vignes (60 ans), posées sur des sables et socles de craie qui animent la texture et la finale. Assez suave en attaque de bouche, ce vin prend le fil conducteur sapide du terroir au gré de la dégustation, on salive plus, c’est plus soutenu en information et en plaisir. Il faudra bien carafer ces 2020 si vous les ouvrez cette année, car il est parti pour 10 belles années de garde ! Ceux qui l’attendront quelques années devraient être récompensés. Son grand frère, Grand-Mont est une des pièces maîtresses de l’œuvre familiale. Immense vin de garde, il combine la sève vénérable de vieilles vignes (70 ans) à un socle minéral crayeux de toute beauté. Si les messages aromatiques sont mûrs et sombres (cassis, bleuets, feuille de cassis), on se shoote à respirer les petites pointes de menthol qui sortent du verre. Pas la moindre touche de pyrazine (poivron) sur ce grand millésime. Voyez-y un premier cru, à attendre 5-6 ans avant le décollage ! Clos Nouveau se passe de tout commentaire, la notoriété de la cuvée a largement dépassé nos frontières et des petits malins s’amusent à spéculer dessus. Nous sommes obligés de limiter à 1 bouteille par personne afin d'espérer satisfaire tout le monde. À mon sens, c’est aussi vibrant qu’un grand Clos Rougeard quand le flacon arrive à maturité. Par son côté talc et le poudré des tanins, ce vin fait vibrer par la richesse de ses saveurs et par son allonge ! J’ai bu des 2007 et 2008 bus en fin d’année dernière, ils ont marqué aux fer rouge mes invités ! Ne les manquez surtout pas !