Magnum Châteauneuf-du-Pape Cuvée Spéciale Vieilles Clairettes

Des rouges 2021 ensorcelants de finesse et de définition ! En blancs 2022, plongez les Roussannes dans un tourbillon de fruits d’été, que le relief sapide et floral des Clairettes dynamite de fraîcheur ! Coups de cœur ! Chers membres, dans quelques jours se tiendront les nouveaux masterclass autour de Rayas et des vins d’Emmanuel Reynaud, un grand rendez-vous pour l’équipe et les passionnés de Châteauneuf qui, comme moi, y trouvent un des plus beaux fleurons de notre vignoble ! Après la bouleversante découverte en mars 2023 des vins d’Arthur Mayard, je ne peux m’empêcher de penser qu’il règne aujourd’hui dans cette appellation, une homogénéité fantastique pour les grands amateurs, et surtout, des rapports prix-potentiel de garde-émotion de folie ! En 2021, année froide et tardive, comme le furent les 2018 ou 2014, mon palais de Bourguignon vibre plus que tout dans cette appellation, car les matières sont moins solaires, et les bouches plus épurées que sur des années chaudes ! D’ailleurs, en visitant Arthur Mayard en début d’année, j’ai eu la chance avec une poignée de pros du vin, de faire une horizontale de Châteauneuf 2021 à l’aveugle, afin de comparer une bonne quinzaine de grands domaines. Sur mon podium, il y avait Vieux Donjon (désarmant de sincérité), puis Clos des Papes drapé d’une texture grandiose, et bien entendu : Mayard 2021 (si fin, si floral !). Mais voilà, tout le monde n’était pas là non plus dans cette série, et j’aurais bien voulu avoir ces 2021 en rouge d’Isabel Ferrando dans la série, car pour les avoir redégustés récemment, j’y trouve le raffinement et l’esprit aérien qui me fait décoller ! Mon premier coup de cœur va au Châteauneuf classique du domaine, qui combine la floralité à des instances de maras des bois, de framboise sauvage en gelée, et quelques épices. Sa bouche est pulpeuse, malgré le caractère froid du millésime. Son élevage est à peine présent, les tanins sont d’une discipline qui rend accessible la dégustation en jeunesse. C’est juste superbe ! Dans Colombis, une partie des sables du secteur de Rayas favorise l’élégance des grenaches, sa trame de bouche en dit long sur la finesse qui s’en déploiera dans 4-5 ans ! En blanc, 2022 montre ses premières courbes et comme je vous l’ai dit dans quelques-uns de ces j’aime-j’achète, on est loin des standards solaires et chauds que l’on aurait pu imaginer… L’été fut sec, très sec, et pourtant, les blancs ne sont pas trop riches ou fardés de glycérol… La preuve avec le délicieux blanc du domaine, qui met en lumière le volume des Roussannes, une fine patine de bois, et un cœur de bouche salivant grâce aux Clairettes ! La chauffe assez blonde des fûts ne marque pas ce vin, il lui confère juste ce qu’il faut de tonus pour cintrer la matière. Aromatiquement, ce vin suggère le noyau, la cire, les fruits d’été… Un bonheur ! Un bonheur qui ne s’arrête pas là, nous avons pu mettre la main sur quelques magnums de ce fantasme liquide que représente la très vieille vigne de Clairette du domaine. Je n’en ouvre pas souvent, mais ce vin m’a toujours happé par cette combinaison d’infusion, d’agrumes confits, de fenouil, avec un trait de fruits secs. Un kiff sensoriel, assez décoiffant en prix, mais c’est un magnum… à partager avec une poignée de passionnés qui veulent cocher une case parmi les très grands blancs de la région !