Rappelez-vous de ces quelques lignes, c’était à l’aube de l’été dernier : « Une énorme gifle en dégustation, peut-être une des plus belles découvertes de Loire »... Le tout fut suivi d’un énorme carton sur le site, et de nombreux commentaires enthousiastes autour de la famille Lieubeau et de leurs fabuleux Muscadet. Il nous tardait de vous en reparler un peu, surtout après la confirmation éclatante d’il y a 10 jours, lors d’un salon à Paris où Mathieu s’est rendu. Les 2020, les 2018, et les 2015 sont superbes.... et la région trouve assurément dans ce domaine, un relais qualitatif exceptionnel ! Pour ceux qui ont manqué nos quelques lignes enflammées sur le domaine, c’est
au cœur du plus petit cru communal de la région que nous vous emmenons. Un domaine familial, mené en bio dont le patrimoine de melon de Bourgogne est assis sur des granites et des gneiss.
Ces terroirs, dont font partie les fameux Goulaine, Clisson et Thébaud, forgent des muscadets de grande texture, dont nous adorons les contrastes : sel, fraîcheur, ampleur. Parmi les coups de cœur de l’époque, il y avait d’abord Goulaine, une cuvée qui affiche une trame aérienne et fraîche. Elle porte le melon dans des instances d’agrûmes confits, avec un peu de menthol et une bouche renversante de texture. Ici, pas d’acidité mordante, une vraie concentration, de la longueur, c’est juste scotchant ! En montant dans les tours, la cuvée Château Thébaud se distingue par sa complexité et son allonge qui pourrait être celle d’un Premier Cru si on s’autorise la comparaison avec d’autres régions. Ici, des touches de pierre à fusil, du fenouil, un fond de cédrat qui, en bouche, se conjuguent à une empreinte saline magnifique. Les 2018 nous avaient enchantés, ils sont, sur le papier, totalement épuisés au domaine mais, par miracle, nous avons retrouvé quelques bouteilles. Nous remercions du fond du cœur le domaine qui a souligné notre enthousiasme et notre engagement dans ce coup de cœur, profitez de ces rares bouteilles sans oublier les autres qui, sincèrement, valent le coup. Et puisque la promesse de ces terroirs est bien de faire des vins qui vieillissent avec panache, Mathieu a mis la main sur des 2015, qui l’ont enchanté également lors de la dégustation. A ce stade, le melon se minéralise, on sculpte un peu la matière qui se complexifie, elle tire sur la cire, le côté miel s’installe avec des touches d’infusions qui se glissent dans les partitions. Clairement, si vous cliquez sur ces produits, c’est que vous faites partie des fondus de découverte, et de ceux qui croient dur comme fer à la magie des grands Muscadet dans le temps. Côté prix, ces millésimes de 7 ans, ne dépassent pas la trentaine d’euros, ils les valent largement !
Délicieux jeunes... Démentiels au bout de 10-15 ans ! Oubliez tout ce que vous avez comme apriori avec ces Muscadet délicieux, on ne parle pas du petit coup de blanc à dégommer sur le capot de la bagnole en face du port de Brest. Là, on parle aux vrais connaisseurs de grands blancs, à ceux qui, par exemple, achètent ou ont acheté les fabuleux Gringet de Belluard (et leurs fabuleuses courbes d’évolution), à ceux qui osent faire vieillir de grands Vermentino de Corse (Vaccelli par ex), à ceux qui s’amusent à ouvrir de vieux Vouvray secs de 12-15 ans... Bref, à tous ceux qui osent magnifier ces terroirs qui, en se minéralisant en bouteille, offrent des plaisirs insoupçonnés. Mais même sans les attendre, vous serez, j’en suis sûr, scotchés comme moi par la dimension tactile de ces cuvées...