« Rien ne vaut un retour aux sources n’est ce pas ? » Chers membres passionnés, ce n’est pas le sommelier qui vous parle mais un Saône-et-Loirien, un vrai, un pur... qui au cœur des fabuleux vignobles du Mâconnais et de la Côte Chalonnaise, sent que l’eau est en train de frémir... Jamais cette région n’a été aussi belle, aussi dynamique et aussi vibrante qu’aujourd’hui. Il faut dire que ça a pris du temps et que le Mâconnais, pendant trop d’années, a roupillé sur ses acquis commerciaux du passé... Mais la jeune génération, inspirée par quelques success story et par des pratiques culturales engagées, est en train de renverser la machine, au point d’ailleurs de faire causer pas mal de grands noms de Côte d’Or. Chez les Montrasi (Château des Rontets) que nous vous présentons depuis la vendange 2015, on retrouve ce cocktail gagnant : beau terroir, viticulture de pointe, rendements serrés et le petit ingrédient qui forge des grands vins : du temps. Du temps pour de longs élevages, du temps pour une commercialisation tardive. Il faut dire que leurs parcelles l’exigent : certaines sont sur des socles granitiques, d’autres sur des complexes argilo-calcaires en altitude (le domaine est un des plus hauts du Mâconnais), il faut donc du temps pour tempérer leur tension et leur minéralité affleurante. Perso, j’ai toujours acheté pour ma cave les fameuses « Birbettes » qui, dixit Michel Bettane, aurait pu être classées parmi les premiers 22 Premiers Crus de Pouilly. Un Pouilly concentré, sapide, bourré d’énergie qui livre des tonalités de poire d’automne, de coing, de châtaignes, de fruits secs, dans un style assez libéré (peu de S02 au domaine). Après les très précoces et intenses 2020, voici les tardifs et très frais 2021 que j’ai pu déguster il y a deux semaines à la maison de l’Amérique Latine lors d’une belle dégustation ! J’ai d’abord été assez bluffé pour la toute première fois par Pierre Folle, une parcellaire de chardonnay sur granit… Chardonnay-granit n’est pas franchement l’équation cépage-terroir que je préfère, et dans les années un peu chaudes qu’on a traversé, je n’ai jamais saisi tous les paramètres de cette cuvée. Mais là, sur 2021, c’est une merveille de délicatesse, un vin aussi parfumé que crémeux qui livre une lecture très différente mais savoureuse des terroirs de Pouilly. Entre poire macrassane et notes de prunelles, ce blanc affiche une texture ample d’attaque, puis un corps plus sculpté et salivant en finale. Coup de cœur alors que bien souvent, je passais à côté de cette cuvée ! Derrière, vous retrouverez deux des cuvées qui ont toujours été à l’affiche du club : Clos Varambon, que j’ai trouvé moins évolué que d’habitude, un vin à la fois sapide, minéral et teinté de notes chaudes de chardonnay bien mûrs. Derrière les petites touches de fruits secs, se dégagent une fine réduction sur la noisette qui appelle un beau plateau de fromages à pâtes pressées ! La pièce maîtresse de la cave reste assurément Les Birbettes. Le 2021 est une petite bombe à retardement, sa fraîcheur naturelle liée à l’altitude de la parcelle se combine à la tension minérale de la roche mère. A ce stade, on est encore un peu tendu, mais quand la minéralisation du flacon va se mettre en route et que le vin gagnera en gras sec ce qu’il va perdre en sensations acidulées, alors on décollera ! Je bois en ce moment à la maison des 2016 de cette parcelle qui proposait cette même tension en jeunesse, c’est une petite merveille aujourd’hui ! Avis à celles et ceux qui, comme moi, croient dur comme fer au potentiel des grands terroirs de Pouilly-Fuissé !
“Ce domaine est le diamant brut du Mâconnais. Une découverte majeure pour tout amateur et une inspiration pour tous les vins de la région. 19,5/20.” Voilà, c'est ça le Clos Varambon du Château des Rontets, une forme actuelle de perfection selon Bettane et Desseauve, de l'appellation Pouilly-Fuissé et de ses terroirs d'altitude. Vous pouvez donc avancer les yeux bandés sur ce domaine si vous ne connaissez pas. Si vous connaissez, je sais d’ores et déjà que Les Birbettes sont déjà dans votre panier car c’est un vin qui touche... Vous crierez comme nous au scandale en pensant qu’il n’a pas été classé Premier Cru…Quand à Pierre Folle, c’est l’ovni qui finit par vous toucher. C’est le cas pour moi cette année !