Barbaresco Montersino 2013
Domaine Orlando Abrigo

« 2020 est à mon sens le plus grand millésime en finesse du domaine depuis les 2007 ! Avec trois cuvées parcellaires ultra vibrantes où le nebbiolo pinote… C’est sublime ! Peut-être les plus beaux Barbaresco dégustés récemment ! Avis à celles et ceux qui vibrent au contact des grands vins du Piémont »

Chers membres passionnés, impossible de tenir plus de 24 heures entre le temps d’une sublime dégustation faite hier matin chez Chais d’œuvre avec Andréa Sottimano et la rédaction de ces quelques lignes. J’ai tellement vibré au contact de Basarin et de Pajoré, les parcellaires renversantes du domaine, que nous avons bouleversé notre planning pour sonner l’alerte générale chez les fondus de grands nebbiolos !

Certains d’entre vous, abonnés au coffret « Esthète », connaissent déjà l’œuvre du plus bourguignon de tous les vignerons piémontais : Andréa Sottimano ! Personnage adorable et figure incontournable des grands vins de l’appellation, Andréa œuvre avec passion dans cette région et écrit dans les traces de son père une des plus belles partitions de la région. Sa vision : celle des grands pinots évanescents de Bourgogne et des méthodes douces qu’il applique à ses grands Barbaresco pour les sculpter dans le velours et l’évanescence des parfums. Le vignoble est en bio et biodynamie depuis plus de 15 ans, les vignes de ses parcellaires ont déjà un âge vénérable (plus de 45 ans) et il isole, dans ses grands terroirs, l’essence de son matériel végétal !

Dans sa gamme lumineuse et brillante de grands vins, j’ai fondu devant Basarin, un de ses grands terroirs dont il exploite la partie haute, sur les argilo-calcaires affleurants. Travaillé en grappes entières et infusé (chapeau immergé 3 mois, sans extraction mécanique), ce Barbaresco offre un shoot sensoriel renversant sur 2020, “millésime de parfums” dixit Andréa. Comprenez que l’on a, dans ce millésime, toute la richesse aromatique des grands Barbaresco mais sans les tanins ou la puissance parfois soutenue dans certaines années. Un millésime qui parlera aux Burgundy lovers… Basarin est un parfum, donc, tout en fragrances acidulées (noyau, canneberge, fleurs séchées, herbes sèches, avec un brun mentholé). C’est fin, sapide, sublime de persistance.

Pajoré, l’autre immense parcellaire du domaine est tout aussi émouvant, mais plus profond aromatiquement. On attaque ici un terroir plein calcaire (des terres très blanches) qui poussent en sensation tous les messages du nebbiolo : des instances de cerises macérées, de tabac, de sous-bois, de fleurs séchées, de prunelles. La trame de bouche est impériale, aussi enveloppée que séveuse, avec ce même degré de classe et de finesse que Basarin, mais avec plus de complexité. Un vin extraordinaire, le plus grand Pajoré que j’ai bu depuis les 2007 de l’époque… Un truc de fou !

Enfin, pour ceux qui voudraient un Barbaresco avec un peu plus de corps et de nerf, il y a Fausoni, un cru qui pousse la puissance un peu plus loin, mais qui ne perd pas de classe si on compare aux autres parcellaires.

Dans un registre plus accessible (niveau prix et structure) on oubliera pas de saluer le niveau admirable du simple Langhe Nebbiolo, qui offre déjà une belle carte postale du savoir faire maison. Le 2023 est déjà très communicatif, mêlant un souffle légèrement mentholé, à des instances de canneberge et de noyau. Ses tanins sont doux, et déjà poudrés !

Et dans un registre de rouge « light », tout en parfum, le Brachetto « Maté » est un vin de plaisir immédiat, sans couleur (on dirait un rosé appuyé) mais plein de pivoine et de baies rouges croquantes. Sans tanin, c’est le type de rouge léger que l’on peut ouvrir dès l’apéritif car il garde le dynamisme et la fraicheur d’un grand blanc ! Goûtez-y, c’est savoureux et accessible à tous les palais !

Bon, je ne suis pas très objectif en évoquant les plaisirs de ce domaine, j’adore Andréa Sottimano depuis mes premiers pas de sommelier, je suis allé plusieurs fois visiter sa cave (très proche d’une cave de Bourgogne d’ailleurs) et j’adore le bonhomme… Mais cela ne m'empêche pas d’être totalement sincère quand je vous dis que 2020 est exceptionnel sur l’appellation, avec des vins tout en finesse et en longueur. Alors si vous aimez la finesse et les grands nebbiolos, foncez les yeux bandés !