Bourgogne Côtes de Nuits Villages 2023
Domaine Berthaut Gerbet

« La remarquable évolution stylistique du domaine depuis 10 ans le propulse parmi les évidences de la région. La déclinaison de Fixin rappelle combien ce terroir niche peut compter dans une cave de passionnés ! Quant au Clos Vougeot, il s’appuie sur de vieilles vignes de 1956 ! » Chers membres passionnés, en ce début de semaine de mai, j’ai une pensée particulière pour les vignerons qui, comme nous ce week-end, doivent composer avec les caprices de la météo, et les épisodes de grêle qui peuvent, en cette saison, s’avérer dévastateurs. Souhaitons-leur un printemps plus clément qu’en 2024 ! Aujourd’hui, nous attirons votre passion sur un domaine qui renaît dans le calme, sans grandes proclamations, mais avec une régularité, une précision, un style qui s’est affiné de millésime en millésime. C’est l’histoire du domaine Berthaut-Gerbet ! Amélie Berthaut-Gerbet a repris ce domaine familial historique avec la volonté de moderniser sans trahir. À ses côtés, Nicolas Faure — formé chez la Romanée-Conti et au Prieuré Roch — apporte un geste précis, une exigence technique, une vision claire : les extractions sont plus douces que dans le passé, les élevages mesurés, et l’identité florale plus affirmée. Résultat ? Des vins qui ont changé de ton, de grain, et qui ont gagné en raffinement. Plus de lumière, plus d’épure, plus de terroir. Et si le domaine possède des vignes sur de très beaux climats à Vosne ou Gevrey, c’est volontairement autour de Fixin que nous avons concentré cette première sélection. Trop souvent méconnue, coincée entre Marsannay et Gevrey, cette appellation recèle pourtant des terroirs à forte personnalité (nous vous avons souvent parlé des Craies de Chênes de Bernard Bouvier), capables de produire des vins racés, fins, structurés, au potentiel formidable. Vous retrouverez donc dans cette sélection un très joli blanc « Champs de Charmes » qui joue la carte de l’onctuosité contrôlée, avec une fine réduction qui parlera aux amateurs de chardonnays construits, qui tirent sur la châtaigne et la noisette. En rouge, j'aimerais saluer le niveau des Hautes Côtes (qui naît au-dessus de Nuits-Saint-Georges), au relief finement cendré au bouquet, qui déploie ensuite une myriade de petites baies acidulées. À 25 €, c’est un trésor au rapport prix-plaisir évident. Un poil plus intense, sans grappe entière, le Côtes de Nuits-Villages naît sur Brochon, et forge un vin au fruit plus sombre, plus sérieux. Là encore, c’est une affaire en rapport prix-plaisir. Sur les Fixin, le Crais est bercé d’une chair concentrée, d’un cœur de bouche juteux. Il affiche un peu de caractère et une harmonie contagieuse sur ce millésime intense : 2022. Le Fixin Combe aux Roys est un peu cousin de son voisin Les Arvelets : plus floral, plus fin, avec ce relief de pétales de rose, d’épices, de bergamote, et de baies rouges macérées. Sa finale est plus fraîche et saline que celle des Crais. Enfin, nous avons pour notre toute première allocation quelques Clos Vougeot dont les vignes d’âge vénérable construisent la partition. S'il naît dans la partie basse du Clos, il brille par la franchise de son fruit, et la floralité de ses messages. Le 2023 est loin d’avoir les tanins fermes que l’on prête à cette partie du Clos, au contraire !

Alors pourquoi acheter les vins d’Amélie Berthaut-Gerbet ? Eh bien, parce qu’on sent que ce domaine prend son envol et que la partition s’affine. Un style plus floral, plus libre, plus fin — sans jamais perdre le fond. Parce que Nicolas Faure apporte un geste à la vigne, une rigueur, un supplément d’âme. Parce que les prix restent lucides, dans une Bourgogne qui perd parfois le nord. Et parce que nous ne sommes pas les seuls à saluer la proposition des derniers millésimes !