Côte-Rôtie Côte-Bodin 2023
Domaine Jean-Michel Gerin

« Le Rhône est bel et bien le grand gagnant de ce millésime 2023… L’illustration entre les Côte Rôtie et Châteauneuf est édifiante ! Clairement, c’est dans cette région que je mise pour ma cave perso cette année ! »

Chers membres passionnés,
Au cœur de cette semaine ensoleillée, qui nous ferait presque oublier que l’automne va doucement s’installer, une drôle de bataille fait rage au bureau : la guerre des recettes de saison.
Anna jure que personne ne fait revenir les cèpes comme elle (secret d’ail et de persil inclus), Paul revendique un monopole sur la tarte aux figues « façon grand-mère », et Arthur… eh bien Arthur rêve déjà d’un civet de lièvre qu’il mijoterait des heures (même si, soyons honnêtes, on n’a encore jamais vu la couleur de la casserole). Valentin quant à lui, nous raconte tout ce qu’il cuisine le week end, mais curieusement, quand on est à l’atelier… Là encore, pas la queue d’une casserole…

Bref, les débats s’enflamment, mais tout le monde s’accorde sur une chose : l’automne, ce sont les viandes de goût, les gibiers, les sauces brunes et les champignons qui reviennent à table. Et c’est dans ces moments de cuisine réconfortante que les grandes Côte-Rôtie trouvent leur plus belle résonance.
Chez Jean-Michel Gérin (accompagné de ses deux fils) le millésime 2023 signe des syrahs d’un équilibre magistral : du fond, une suavité tactile et une profondeur aromatique qui appellent irrésistiblement la table. Le domaine, fidèle à son rang de « métronome » de l’appellation, déroule ici une gamme qui illustre toute la noblesse des terroirs de Côte-Rôtie.
Les passionnés du domaine retrouveront Champin le Seigneur : le câlin aux papilles du domaine, avec sa trame soyeuse, ses notes de violette et de poivre sombre. Toujours un poil plus marqué par les élevages en jeunesse, ces vins vieillissent à merveille, comme l’attestent en ce moment, les 2011, 2009 ou 2007 de ma cave perso ! Vous la retrouverez en bouteille comme en grands formats, c’est le compagnon idéal de la saison !

En montant dans la gamme, les aficionados de la côte brune retrouveront La Viallière : ici, on ajoute la puissance minérale des schistes, les touches de fusain et fumé, qui rendent une partition athlétique, mais raffinée de ce lieu-dit. Une cuvée à attendre quelques années pour s’en régaler (4-5 ans idéalement) !

La gamme se prolonge sur Côte-Bodin, nouveau parcellaire de la gamme depuis quelques millésimes désormais : une Côte-rôtie chanelle, puissante, mais qui gagne en raffinement millésime après millésime (le premier ornait nos coffrets Esthète). On est un poil plus structuré que Viallière, mais on garde l’idée du velouté gracile de l’appellation.

Les Grandes Places est un grand cru… Pas d’autres mots ! Athlétique, racé, doté d’une allonge de grands crus de Bourgogne, c’est LE vin que j’ai adoré collectionner dans la gamme. En janvier, je servais d’ailleurs en masterclass ma dernière bouteille de 2001, juste éblouissante ! Le 2023 pourra traverser les décennies !

Enfin, nous avons comme toujours la fameuse Landonne qui, au domaine, assoit chaque année un peu plus sa trame. Les vignes ont vieilli, et le sol parle chaque millésime un peu plus fort dans ce vin que j’ai pu déguster dans les tous premiers millésimes. Dans le verre, c’est un vin de grande ampleur, moins racé que les Grandes Places si on compare, mais avec un volume majestueux. Elle double un peu les autres par sa finale infinie !

En blanc, le domaine a fait de sérieux progrès dans cette couleur, et affiche un Condrieu Les Éguets 2024 remarquable : floral, dynamique, sans excès solaire, avec le coffre d’une belle cuvée de gastronomie ! Goutez-y !

J’achète parce que 2023 est un millésime d’équilibre et de profondeur en Rhône nord, déjà séduisant mais bâti pour la garde. J’ai pu déguster un paquet d’entre eux, et je peux vous dire qu’en matière de Rhône nord, les équilibres sont sublimes.
J’achète aussi parce que les Gérin restent une adresse sûre, toujours au rendez-vous de l’émotion. Ouvrez vos 2011 ou 2016 en ce moment, et vous verrez de quoi je parle !
Misez donc sur Champin Le Seigneur pour son rapport prix-plaisir imbattable ; sur les parcellaires (Viallière, Côte-Bodin, Grandes Places, Landonne) qui incarnent une hiérarchie claire et un patrimoine unique.
Et misez enfin sur les formats rares (magnums, jéroboams) sont les meilleurs alliés des grandes tablées d’automne et de la garde longue.