Griotte-Chambertin Grand Cru Vieille Vigne 2020
Domaine Fourrier

« Pas de presse, pas de présence dans le moindre guide, juste quelques blogs enflammés et des prix totalement ahurissants sur la toile... » Chers Burgundy lovers, évoquer les vins de Jean-Marie Fourrier, c’est entrer dans le cercle très fermé des domaines exceptionnels, des vins totalement renversants qui n’ont besoin d’aucune presse, d’aucun support médiatique pour exister. Lors de mes années au Royal Monceau, je me souviens d’un Gevrey Vieilles Vignes 2010 apporté au restaurant par un client... Nous l’avions eu à l’aveugle et tout le monde dans l’équipe de sommelier y voyait un Grand Cru... Quel choc, quelle merveille pour les papilles. Alors forcément, vous présenter ces quelques bouteilles du domaine aujourd’hui, remue autant de souvenirs que d’excitation. Parlons un peu de Jean-Marie Fourrier avant d’évoquer la gamme. Ses amis et voisins le décrivent comme un puriste, un terroriste, comprenez un extrémiste du terroir, qui produit à coup de faibles rendements et de vieilles vignes, une ligne de Gevrey spectaculaire. Il est, selon eux, un des héritiers de l’époque Jayer où la culture du fruit pur, scintillant et bien élevé emmène les terroirs de Gevrey dans un sommet de raffinement et d’intensité. Sa patte serait assez reconnaissable, avec des vins au fruité intense, profond, qui s’étirent au gré d’une floralité très marquée. Les élevages sont soignés mais jamais pesant... J’en ai bu une dizaine de fois dans ma vie et sincèrement c’est assez bouleversant, surtout quand on attaque les Village et Premier Crus ! Quant aux Grands Crus, rien que d’évoquer le Griotte fait s’alarmer la sirène des crus archi légendaires... Son prix sur le marché parallèle dépasse les 2000€... C’est dire ! Alors le plus complexe dans l’histoire, c’est d’en avoir...Les vins sont, pour la majorité, exportés par une société de Hong Kong : Perle of Burgundy. Si la gamme est très vaste, les volumes disponibles sont hyper restreints. Saisissez les Bourgogne, si vous voulez goûter, les Gevrey et Gevrey Perrières, si vous voulez vibrer... Quant au Griotte, c’est un flacon que je mets au niveau d’un Reignots de Charles Lachaux... Une quille indescriptible !

Bon, ne perdez pas une seconde si vous voulez goûter à ces trésors, ils sont hyper rares. Le Bourgogne rouge donnera le ton aux sensationnels 2020. Il naît d’un assemblage d’une vigne de 38 ares du domaine et de quelques achats très soignés sur Gevrey. On reconnaît par sa signature aromatique l’origine, avec ce fruité très noyau dont l’intensité et le millefeuille aromatique évoquent plus un village qu’un Bourgogne régional. Son prix est assez décoiffant dans cette catégorie, mais c’est un peu comme une entrée de gamme chez Aston Martin... C’est pas donné ! Le Gevrey VV est à mon sens LE MUST de la série, celui qui imprime vraiment le style et la profondeur des jus. Attendez ce 2020 six ou sept ans, et le décollage sera intense. Dans le Perrières, on rajoute un peu de minéralité, c’est un cru côté sud de Gevrey qui fait naître des vins avec un socle minéral plus appuyé. C’est un terroir que vous trouverez aussi chez Arnaud Mortet dans sa gamme tissée depuis 2016 avec sa sœur. Perso, je préfère celui de Jean-Marie Fourrier, mais évidemment, on chipote !
Pour le Griotte, c’est un des flacons les plus recherchés de Bourgogne... La trouver est impossible... Même à ce prix, c’est l’affaire du siècle ! Une case à cocher dans une vie de passionnés !