Margaux 2016
Clos du Jaugueyron

Juste désarmant de sincérité...l'antithèse de la modernité ! Nous en rêvions depuis 3 ans chez Chais d’œuvre, de ces pépites du Clos du Jaugeyron. C’est un soir, lors d’un after un peu endiablé d’une soirée membres, que nous avons croisé à l’aveugle, un vieux millésime du domaine. Je garde un souvenir figé de ce moment où 12 personnes, plutôt pointues en dégustation, ont scanné les courbes voluptueuses et suaves de ce grand Margaux, tout en soulignant son évanescence, sa classe, son fin couvert aromatique truffé ! C’était un 2001. Certains ont dit « superbe Pomerol, d’autres hésitaient pour la rive gauche en évoquant Palmer... » Franchement, chacun n’a retenu qu’une seule chose : l’énergie contagieuse et le plaisir de ce vin complètement dénué d’artifices boisés, et au tactile renversant ! Alors dans le spectre de ce moment, je vous avoue que nous n’attendions que ça : re-déguster Jaugeyron, et prendre la température des nouveaux millésimes de la famille Théron. Une chance que nous avons eu grâce à un passionné : Benoit Lessufleur, producteur de cidres exceptionnels, mais aussi agent, pour des domaines niches comme celui-ci. Lors de la dégustation, nous sommes tombés sous le charme immédiat, velouté, et sincère du simple « Haut Médoc », qui sans avoir la profondeur et la classe du Margaux, met tout le monde d’accord pour un tarif imbattable (surtout pour un domaine Bio de rive gauche). Ensuite, nous avons enchaîné les Margaux : 2016, juste impérial, hyper classe, sapide, mûr, racé, tissé des fibres les plus subtiles dont on puisse rêver du Cabernet Sauvignon, et doué d’une superbe longueur. Une méga bombe, à mettre en cave ! Les 2015, plus charnels et plus immédiats, plairont tout autant à ceux qui aiment ce petit boost solaire. On a adoré aussi, mais saluons en 2016, le peps de fraîcheur supplémentaire. Enfin il y a le 2014, tellement beau, un VRAI classique Bordelais, qui dans les mains de la famille Théron, tourne à l’œuvre d’art. Tout est en douceur, en finesse, il n’y a pas de tanins fermes, de finale chagrinante. S’en régaler, c’est se poser 3 minutes devant une œuvre de Monnet. Ça vous apaise, ça vous rend heureux. Un moment délicieux, hors du temps, hors des canons de l’oenologie moderne !

Notez bien cette date dans vos agendas de passionnés, car oui, Chais d’œuvre vous propose des trésors de Bordeaux... certains souriront, car c’est en effet assez rare ! Mais si ces propositions sont si rares, c’est parce que nous cherchons pour vous, des vins que vous ne trouverez pas à la foire aux vins du Leclerc du coin, des vins identitaires, précis, dont la distribution millimétrée s’adresse à de vrais puristes. Si vous faites partie de ceux-ci, franchement foncez les yeux fermés. De mon année 2021, je crois que c’est un des meilleurs achats que j’ai fait pour ma cave personnelle, car le 2001 m’avait tellement foudroyé, que je rêve de revivre ce moment !