Santenay 1er Cru Le Beaurepaire 2023
Domaine Anne-Marie et Jean-Marc Vincent

« Un phare dans ma vie d’amateur, un domaine qui ne cesse de m’émouvoir. Jean-Marc Vincent, c’est plus qu’un vigneron : c’est un repère, une boussole. Et ce 21e millésime que nous commentons aujourd’hui, 2023 — est l’un des plus touchants que le domaine ait signé, surtout en blanc ! »

Chers membres passionnés,

Il y a des domaines qui nous construisent. Des noms que l’on suit année après année, en guettant chaque inflexion de style, chaque évolution de pensée, chaque avancée technique. Jean-Marc et Anne-Marie Vincent font partie de ces rares artisans dont je guette les vins avec autant d’impatience qu’un rendez-vous précieux. Depuis 2002, je n’ai manqué aucun millésime et peux vous dire sans détour que les 2023 sont parmi les plus vibrants qui ont été produits au domaine !
Pour comprendre où se sont déplacés les curseurs au fil du temps, je vous invite à relire ces fameux j’aime-j’achète sur les 2022, 2021, 2020… J’y ai glissé à chaque fois les petits détails qui font bouger un style. Avec ces 2023, que dire… Si ce n’est qu’il est l’aboutissement d’un long chemin agronomique, d’une pensée, d’un travail de titan. Il est surtout l’aboutissement d’une vision nourrie par des rencontres – Jean-Marie Guffens, Olivier Lamy – dont Jean-Marc essaie toujours de capter le meilleur.

Dans les blancs 2023, la magie vient d’abord des tailles tardives, qui ont contenu la vigueur d’un millésime ultra productif. Résultat : 40 hL/ha dans les vignes les plus généreuses (quand d’autres faisaient le double). Autre élément clé : l’affinage au pressoir inspiré de Guffens. Jean-Marc sélectionne drastiquement ses premiers jus — les fameuses têtes de presse — pour leur acidité, leur pureté, leur fruit sapide. Enfin, il y a cette quête de texture inspirée de son admiration pour Olivier Lamy, qu’il poursuit à travers densité de plantation, travail des sols, et précision des élevages.

Bourgogne blanc : Dès le premier verre, on comprend que quelque chose d’important se joue. Ce simple Bourgogne, vinifié comme un cru, place la barre très haut : savoureux, protéiné, précis. L’amuse-bouche parfait.

Santenay “Vignes Denses” 2023 : Jeunes vignes sur porte-greffe Fercal, plantées à densité maximale. Vin vibrant, salivant, avec une texture déjà impressionnante. Un blanc énergique, aux fruits longs, à peine marqué par le bois. Magnifique !

Auxey-Duresses “Les Hautes” : Un vin dense et souple à la fois, qui rappelle certains jeunes Meursault. Un retour remarquable pour cette cuvée qu’on adorait déjà en 2010.

Santenay 1er cru “Beaurepaire” : Encore plus pur que 2022. Un vin droit, traversé de craie, long comme un dimanche d’hiver. Intensité, sel, énergie – tout y est, sans artifice.

Santenay 1er cru “Gravières” blanc : La grande quille du Sud de la Côte de Beaune. Très haute densité de plantation, vibration unique, texture profonde, finale saline incroyable. Rapport terroir-prix remarquable !

Puligny “Corvée des Vignes” : Moins large que Gravières, plus fuselé, scintillant. Finesse de Puligny, danse aérienne en bouche. Une autre expression de classe.

Soléra II de l’Aligoté : Deuxième tirage de ce vin singulier mêlant fruit sec, patine du temps et énergie de l’aligoté. Sophistiqué mais jamais pompeux, pour les amateurs curieux.

Beaurepaire rouge : Un modèle de pinot bourguignon. Grain poudré, fraîcheur minérale. Jean-Marc n’a jamais été aussi juste en rouge.

Passetemps : Plus puissant, complexe, et pourtant tout en finesse dans ce millésime. Un vin qui devrait inspirer toute la région.

Gravières rouge : Ferrugineux, droit, floral… Comme un Rugiens aux accents sudistes. Une vraie grandeur.

Gravité : Rendements microscopiques, bouche elliptique, élégance rare. Un pinot d’envergure, que je placerais à l’aveugle face à des bouteilles trois fois plus chères. Le domaine commercialise ses vins rouges avec un an de décalage : ce sont donc des 2022, et ils le méritent.