Une essence des fabuleux terroirs de rhyolites de Savennières, un vin hors norme qui vient saluer 20 ans d’excellence en viticulture ! » Chers membres, 12 heures séparent la vente de ce midi d’une conversation avec Damien et Florence Laureau qui, hier soir, lançaient leur magnifique cuvée « Champ Bourcier » dans un hôtel près de la gare d’Angers avec une cinquantaine de leurs clients, prescripteurs, et amis. Je faisais partie de ce petit comité car Damien, Florence et Lucie m’avaient présenté en avant-première il y a 6 mois, cette cuvée sous-marine en me demandant de la parrainer... Un véritable honneur qui m’a rappelé combien les relations humaines sont au cœur de la viticulture et de la passion. Pour la petite histoire, Champ Bourcier est avant tout un regard posé sur l’histoire, celle des parents de Damien d’abord, qui possédaient cette parcelle avant sa plantation en 1999. C’est aussi la maturation d’une vision, d’un projet agricole, qui s’est sculpté autour de 15 ans d’essais, d’abnégation, d’échecs parfois. Cette parcelle était le cœur battant de son « Bel Ouvrage » la cuvée qui a fait connaître Damien dans l’appellation. En 2019, le gel a frappé fort sur ce parcellaire avec 75% de perte.... Seuls 12 hl/ha sont sortis de cette vigne, mais 12 hl de pur bonheur dans l’immense vendange 2019 ! Avec de si petits volumes, le Bel Ouvrage ne pouvait exister mais Damien n’a rien lâché et s’est dit « allons jusqu’au bout du rêve ». Le dit rêve, c’est d’abord l’idée d’un vin de lieu-dit, ce modèle très bourguignon où l’on conjugue un sol, un cépage, une année. Fier de ses terroirs de rhyolites (roche magmatique qui s’approche un peu du granite), Damien a voulu souligner les nuances terroirs entre les sables éoliens, les schistes bleus et les schistes gréseux que l’on trouve sur l’appellation. 4 petits secteurs sur la totalité de l’appellation sont composés de rhyolites, c’est donc assez rare ! Avec ce jus concentré et doué d’une magie absolue (maturité, acidité, extraits secs), Damien a poussé le curseur jusqu’au bout : celui de la fermentation en pièce neuves de 400 litres, puis de l’élevage (un an sous bois suivi de 18 mois en jarre de grès). Posé au final par quelques mois de bouteille, cet immense Savennières sort en Février 2023, dans une forme athlétique exceptionnelle qui touchera assurément les plus passionnés d’entre vous. Dans nos verres hier soir, une pure merveille de densité dont le coffre ample et corsé est relayé par une fraîcheur alerte pleine de sel et de messages. Notes de coing, de nèfle, de plantes, de gingembre, avec une patine de l’élevage hyper classe qui rappelle quelques codes bourguignons. Le plus stupéfiant dans ce flacon est l’extrait sec et la persistance des messages que l’on pourrait comparer à des supers Premiers Crus de Meursault. Bref, Champ Bourcier n’est pas juste un beau Savennières né dans un grand millésime, c’est un projet, une réalisation, un pari aussi. 1400 cols sont nés de cette merveille, 120 sont dans la cave de Chais d’œuvre car c’est monumental ! Foncez !
Une parcellaire valorisée au prix d’un grand Bourgogne mais qui les vaut ! Ce flacon fait son entrée au côté des grands vins d’Eric Morgat ou de Thibaud Boudignon qui tirent depuis une décennie l’appellation vers les sommets. C’est un juste retour des choses à mon sens, d’abord pour Savennières qui est clairement un des écrins les plus précieux de l’Anjou Noir.
Mais ce positionnement tient aussi aux très faibles rendements qui sont une des raisons de la magie du flacon. Ce flacon s’adresse donc à tous les passionnés de grands vins, qui veulent cocher cette toute nouvelle case en avant-première.