La claque, une tuerie, une dinguerie… Voici sans conteste un des vins les plus émouvants que j’ai bu cette année en Bourgogne, un véritable truc de fou ! Peut-être le meilleur vin bu à Morey avec le Clos de la Roche de Dujac (avis aux connaisseurs). Le Clos des Lambrays, c’est avant tout un mythe de Bourgogne, un lieu unique au monde qui jouxte le Clos de Tart et qui produit depuis des siècles, des rouges inimitables et bouleversants.
Depuis le rachat en 2014 par LVMH de ce trésor de Côte d’Or, je craignais que le domaine ne perde son âme. Et bien non, au contraire. Son régisseur, Boris Champy a succédé à Thierry Brouin avec panache, et a su magnifier en élevage cet incroyable 2016. Dans le verre, le style est incroyable, attachant, bouleversant. Le floral de la vendange entière épouse un fruit sombre, profond et frais et la pointe de menthol emmène les notes de pivoine et de fruit à noyau vers certains bouquets des vins du domaine de la Romanée Conti. En bouche, la partition du terroir de Morey est intacte. On profite de l’identité argileuse du cru, mais l’ensemble reste classe, distingué, et les tanins parfaitement enrobés. C’est le dernier millésime de Thierry Brouin, et peut-être son meilleur. En tous cas, je n’ai pas souvenir d’une telle émotion sur ce cru en 18 ans de sommellerie !
Attention, bouteille collector. Ça n’aura échappé à aucun collectionneur, 2016 est le dernier millésime de Thierry Brouin qui a vinifié 37 millésimes de ce cru de légende. Comme un signe, les derniers millésimes menés en biodynamie sont bien supérieurs à ce qui a été fait dans le passé, et les 2016 que nous avons dégustés nous ont littéralement retournés. Si vous n’avez pas encore coché cette case dans votre vie d’amateur, foncez. Les prix sont ceux d’un Grand Cru, mais ils ne sont pas aussi délirants que ceux de son illustre voisin du Clos de Tart… Et ça ne devrait pas durer très longtemps !