Alsace Clos Windsbuhl Riesling 2023
Domaine Zind-Humbrecht

Chers membres passionnés,

Avant hier, nous étions dans le silence méditatif de Lafleur, hier dans la lumière provençale de Tempier… Et ce soir, c’est vers les hauteurs de l’Alsace que je vous invite à grimper. Direction Turckheim et Thann, pour retrouver un sommet. Un mythe. Une ligne de crête qui fait partie des incontournables de l’offre Chais d’œuvre : le Domaine Zind-Humbrecht.

Les 2023 que j’ai pu déguster en début d’année sont insolents de précision, dans un millésime pourtant redoutable à dompter dans la région. Grâce à la biodynamie maîtrisée, aux rendements sévèrement limités, à l’écoute du vivant — Olivier Humbrecht et son fils livrent une partition d’orfèvre, millésime après millésime. On parle ici d’un domaine indétrônable, qui survole l’Alsace depuis plus de 30 ans.
Comme chaque année, nous avons sélectionné la crème des crus : Clos Windsbuhl et Rangen de Thann, en riesling et en pinot gris, avec en prime quelques magnums confidentiels. Deux terroirs de légende, deux expressions opposées mais complémentaires : l’un en calcaire lumineux, l’autre en volcan sombre. Deux sensibilités minérales qui font rêver tout amateur de grands blancs français.

Le Clos Windsbuhl 2023 livre des blancs d’une énergie cristalline. Le riesling y est sec (12,7%, 1, 2 gr de résiduel, ph 3), pur, porté par un grain crayeux, une acidité fine et une bouche salivante, avec ce classicisme qui rappelle les plus beaux millésimes de la parcelle.

Le pinot gris, toujours dense sans jamais être pesant, se distingue par un fruit blanc épicé, une pointe fumée et une finale sèche, longiligne, calcaire, intense. C’est probablement l’un des meilleurs du pays dans ce cépage.

Quant au Rangen de Thann Clos Saint Urbain 2023, c’est une autre galaxie : une puissance saisissante, une tension de feu, une structure ciselée dans le basalte.

Le riesling, sec et racé, vous cloue par sa noblesse et son allonge. Il fait 12,8%, affiche 1,2 gr de résiduel, avec un ph à 3,3. Côté rendements, c’est 25 hl/ ha, vs 39 dans le calcaire du Clos windbulh, ce qui étoffe les sensations de puissance.

Le pinot gris, plus profond, presque tannique dans sa texture, déroule une symphonie d’épices, de fumée, de fruits secs, avec un combo de salinité et d’amertume qui forgent sa finale. J’étais étonné de retrouver le Rangen à 13,5%, dans un pinot gris sec (1 gr) qui affiche autant de complexité. Ne manquez pas cet athlète de haut niveau, je lui prédis une remarquable carrière en cave !

Pourquoi J’achète ? Parce que Zind-Humbrecht, c’est bien plus qu’un domaine. C’est une boussole stylistique, un phare alsacien, une leçon de rigueur et de pureté. Parce que dans un millésime comme 2023, la précision du geste fait toute la différence — et ici, elle est totale. On a pu déguster avec mon ami Romain Iltis, d’autres 2023, et je peux vous dire que le gouffre est abyssal entre les grands, et le reste de la région !
J’achète aussi parce qu’on parle de Clos mythiques — Windsbuhl et Rangen — qui livrent des vins secs, profonds, denses, taillés pour la garde. Ces cuvées là font partie de mes 50 plus grands vins de France, toutes couleurs confondues.
Et enfin, parce qu’on ne se lasse jamais de rappeler que ces vins peuvent vieillir vingt ans, trente ans, sans jamais perdre leur éclat. Pour les collectionneurs, les amoureux des grands blancs secs, les explorateurs de terroirs, c’est une évidence. Pour les autres : c’est peut-être le moment de commencer une très, très belle histoire.