Le label HVE est une certification environnementale issue du Grenelle de l’Environnement et attribuée aux exploitations agricoles qui respectent un certain niveau de pratiques environnementales. Les exploitations viticoles sont les plus nombreuses à avoir obtenu ce label jusqu’à présent. La spécificité de cette certification réside dans ses indicateurs qui vont mesurer les résultats de performance environnementale pour une activité plus durable : la HVE 2 détermine des obligations en termes de moyens, la HVE 3 des obligations en termes de résultats.

Le label HVE indique que le viticulteur ou l’agriculteur en charge de l’exploitation agricole a mis en œuvre des pratiques respectueuses de l’environnement et minimise son impact environnemental en exerçant son activité agricole. Le label HVE garantit également que l’exploitation agricole dispose d’une importante biodiversité (« zones naturelles » comprenant des insectes, de la flore et de la faune). Les clients qui achètent du vin certifié HVE vont donc s’engager dans une démarche environnementale en privilégiant les vins produits dans le respect de l’environnement.

La certification HVE est délivrée par des organismes agréés indépendants sur la base de 4 points : la préservation de la biodiversité (insectes, faune, flore), la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et la gestion de la ressource en eau.

Pour qu’un exploitant agricole ou un vigneron obtienne la certification HVE, il doit démontrer aux organismes chargés d’attribuer le label le respect d’indicateurs liés à ces 4 thématiques. Pour chaque thématique, le viticulteur obtiendra une notation sous forme de « points bonus ». Les 4 thématiques  doivent être validées pour que le label HVE soit attribué.

Le label AB atteste que le produit est issu de l’agriculture biologique. En revanche, le label HVE atteste simplement que les pratiques agricoles employées au sein de l’exploitation sont plus respectueuses de l’environnement que les pratiques agricoles conventionnelles. Les vignerons peuvent très bien utiliser des pesticides, du moment qu’ils prouvent leurs efforts pour en réduire l’utilisation. Au contraire, les viticulteurs biologiques devront respecter des conditions plus restrictives quant aux méthodes d’agriculture traditionnelles.

Tout savoir sur la HVE : https://agriculture.gouv.fr/tout-savoir-sur-la-haute-valeur-environnementale-hve

La certification opérationnelle à partir du 1er janvier 2023, un « reset » apparaît dans le cahier des charges. Parmi les changements des 4 points, en voici les principaux :

Pour la biodiversité : refonte complète du pourcentage de la SAU (la superficie agricole) utilisée en infrastructures agroécologiques, modification des seuils du poids de la culture principale, du nombre d’espèces végétales cultivées, nombre d’espèces animales élevées, ajout de la vie du sol / qualité biologique du sol et de la taille des parcelles.

Pour la gestion de la fertilisation : ajout de la part de l’azote organique utilisée, modification des seuils de l’utilisation des matériels optimisant les apports de fertilisants, du recyclage et traitement des eaux d’irrigation.

Pour la gestion de l’irrigation : très peu de modifications à part l’utilisation de matériel optimisant les apports d’eau et l’adhésion à une démarche de gestion collective

Pour la stratégie phytosanitaire : ajout de la surveillance active des parcelles, limitation de l’utilisation de produits contenant des substances classées CMR (substances chimiques pouvant présenter divers effets nocifs pour la santé humaine), modification des seuils du couvert végétal inter-rang (vigne et culture ornementale), refonte de l’indicateur IFT (Indicateur de Fréquence de Traitements phytosanitaires).

Arrêt de la voie B de la HVE pour mise en avant de la voie A, concernant la plus grande partie des agriculteurs.

Pour les vignerons, pas de bonnes nouvelles à première vue mais plutôt de grosses complications avec les exigences ardues à respecter notamment sur les termes d’engrais azotés et d’Indices de Fréquence des Traitements et de biodiversité. On relève de fortes craintes d’un potentiel blocage du développement des certifications HVE dès la mise en place des nouvelles règles. Une croissance largement portée par la filière vin (74 % des 18 300 domaines agricoles certifiés d’après le dernier pointage).

La crainte principale est le potentiel ralentissement de l’obtention des certifications pour des domaines viticoles bio français à partir du 1er janvier 2023.

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